Couronnes et masques mortuaires. Les magistrats et avocats de Nantes participaient à la journée d'action nationale "justice morte" pour protester contre le projet de réforme du gouvernement.
12h30, passerelle Victor Schoelcher, face au palais de justice de Nantes... Masques blancs sur la tête, 150 avocats et magistrats nantais s'allongent pour une minute de silence. Puis c'est le bâtonnier de Nantes qui jette dans la Loire, une couronne mortuaire, censée symboliser la mort de la justice.
Déclinaison nantaise d'une journée nationale, pour protester contre le projet de loi, qui sera présenté le 18 avril au conseil des ministres. Au menu, réforme de la procédure pénale, réforme de la procédure civile, numérisation de la justice, changement de l'organisation territoriale....
"Déshumanisation de la justice" et craintes pour le TGI de Saint-Nazaire
Dans un communiqué commun, l'union syndicale des avocats, le syndicat de la magistrature, la CGT Chancelleries, et d'autres organisations dénoncent entre autres une "déshumanisation de la justice, une privatisation du contentieux civil", mais aussi une "régression des droits de la défense, un recul du contrôle de la justice sur les atteintes aux libertés publiques", ainsi que la suppression de 307 tribunaux d'instance.
En Loire-Atlantique, la profession craint notamment la disparition du tribunal d'instance de Saint-Nazaire.
Conséquence de cette journée d'action, la grande majorité des audiences prévues au tribunal de Nantes ont été annulées, à l'exception d'un verdict d'assises, et d'une vente aux enchères.
Une première journée d'action avait déjà eu lieu le 21 mars, et une seconde journée "justice morte" est annoncée le 11 avril, avec cette fois, un rassemblement national à Paris.
Quant au projet de loi de programmation de la justice, il pourrait être soumis au Parlement avant l'été.