Nantes : la justice veut faire taire le fantasme de la rumeur sur les réseaux sociaux

La justice qui communique sur une affaire de pédophilie qui n'existe pas en dehors d'une rumeur sur les réseaux sociaux, voilà qui est nouveau. Si les faits en question ne sont pas avérés, les menaces des parents d'élèves crédules sur des personnels enseignants sont bien réelles.

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Le 16 octobre dernier le professeur Samuel Paty a été assassiné. Tout avait commencé sur les réseaux sociaux. Alors, pour que pareil drame ne se reproduise pas, le procureur de la République de Nantes s'est ouvert aux journalistes, d'une affaire supposée de pédophilie dans une école nantaise. Affaire qui ne peut-être démontrée.

 

Des faits indémontrables

Les résultats obtenus par les enquêteurs de la brigade de la protection de la famille dédouane la personne mise en cause. Tout comme la direction de l'établissement, accusée de "couvrir" les faits.

"Les témoignages d'enfants de 3 et 4 ans qui, par ailleurs à cet âge, ne sont pas capables de se situer dans le temps et dans l'espace, ne correspondent pas à celui de la maman. Et ceux des autres parents sont infondés".

"Les faits, tels que rapportés par la mère des enfants de 3 et 4 ans, ne peuvent être démontrés et ne peuvent être réels du fait des impossibilités liées à la géographie des lieux et de leur déroulement dans le temps", précise Charlotte Gazarres, vice-procureure de la République à Nantes.

"L'enquête a été menée avec sérieux par les services de police et les spécialistes du CHU de Nantes. Les expertises médicales ne révèlent quoi que ce soit", ajoute la vice-procureure. "Les enquêteurs ne voient que des jeux d'enfants là où la maman pense voir des jeux sexualisés".

 

Une rumeur virale

Oui mais voilà, "en quelques mois tout a changé" constate le procureur de la République adjoint Olivier Bonhomme. "Une rumeur qui circule devant l'entrée d'une école prend des proportions sur les réseaux sociaux cryptés. Au point de désigner comme coupable certain, la personne mise en cause, et sa directrice complice".

Des attroupements se sont formés devant l'entrée de l'établissement, et des menaces ont été proférées à l'encontre des deux personnels éducatifs. "La personne mise cause a été suspendue de ses fonctions pour la soustraire à la vindicte populaire", ajoute la vice-procureure de la République. Et la directrice de son côté a porté plainte.

Mais la rumeur est tenace et devient virale sur les réseaux sociaux. Et la justice souhaite que cet état de choses s'arrête. "Les parents doivent être rassurés" ajoutent le procureur adjoint. L'enquête reste ouverte pour quelques temps encore.

 

 

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