Prendre en compte la parole des citoyens, et comment ramener les électeurs vers les bureaux de votes, deux questions qui préoccupent l'Union des fédéralistes européens et À la Bretonne !, réunis pour une journée d'échanges à la Maison de l'Europe de Nantes.
Prendre en compte la parole des citoyens, Chloé Fabre de l'Union des fédéralistes européens, comme Kévin Jézéquel de À la Bretonne !, sont convaincus de cette nécessité vitale pour le bon fonctionnement de la démocratie. Tous deux se désolent de voir les électeurs déserter les urnes, et particulièrement les plus jeunes.
Ailleurs en Europe
"80% des moins de 35 ans ne sont pas allés voter aux dernières élections régionales", s'inquiète Kévin Jézéquel. Qui voit dans cette désaffection, la preuve de la nécessité de ramener "une exigence démocratique de l'expression citoyenne".
Chloé Fabre, européenne et fédéraliste convaincue, voit dans cette exigence démocratique locale le moyen de ramener les rapports avec l'État à un niveau plus proche des populations. "Amener les Français à une autre culture politique face à un État jacobin, en regardant ce qui se fait ailleurs en Europe. L'autonomie financière du Pays-Basque en Espagne, la création du canton du Jura en Suisse par exemple".
Un baromètre de la démocratie locale
L'UEF (Union of European Federalists) va lancer un baromètre de la démocratie territoriale à l'approche des élections présidentielle et législative, afin d'évaluer dans les programmes des candidates et candidats, le degré de démocratisation territoriale. "C'est à dire, comment, dans les programmes on a des éléments pour renforcer le rôle des échelons locaux pour renforcer la participation citoyenne localement. C'est un des enjeux des élections à venir pour aller plus loin dans la décentralisation, pour donner de l'autonomie aux collectivités locales qui sont le lieu de la participation citoyenne". Et Chloé Fabre d'imaginer, par exemple, que les départements puissent choisir de lever l'impôt pour financer leurs politiques sociales.
La question Bretonne
En 2018, une pétition a rassemblé plus de 105 000 signatures pour demander une consultation sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne a été déposée au conseil départemental. Permettant au département de demander à l'État l'organisation d'un référendum. Désormais À la Bretonne ! demande à la ville de Nantes et au conseil régional de Bretagne d'avancer sur cette idée.
Kévin Jézéquel insiste sur "la formalisation d'une feuille de route pour obtenir un vote des électeurs en Loire-Atlantique sur la question de la réunification bretonne avec la réalisation d'un calendrier en trois ans. 2022 étude d'impact, 2023 débat public, 2024 vote".
L'UEF à Nantes
L'Union des fédéralistes européens projette de s'installer à Nantes. Elle existe déjà en région parisienne, à Lyon Lille ou Strasbourg. "Nous sommes dans une région extrêmement favorable aux problématiques sur lesquelles nous travaillons, qu'il s'agisse de la question européenne, de la décentralisation", constate Kévin Jézéquel.