Nantes : le frelon asiatique s'installe discrètement, il faut être vigilant

Voilà une douzaine d'années maintenant que le frelon asiatique est apparu en Pays de la Loire. Il n'est pas rare de le voir fonder un nid plusieurs fois à la même place. C'est ce qu'a constaté cette famille nantaise qui a dû faire à nouveau appel à un professionnel.

D'abord apparu en Vendée en 2008, le frelon asiatique, vespa velutina, a ensuite colonisé le Maine-et-Loire en 2009 puis la Loire-Atlantique, la Sarthe et la Mayenne en 2010 selon des données recueillies par le Muséum National d'Histoire Naturelle.

Il n'est donc plus rare de croiser ce gros frelon noir et jaune, à l'air un peu lourdot, dans nos jardins. 

"J'ai entendu bourdonner au dessus"

Pour Jacques et Geneviève, c'est la deuxième fois que l'insecte s'installe chez eux, dans le quartier Doulon, à Nantes. La première fois, c'était il y a quatre ans.

"J'avais démarré ma moto sous l'arbre, se souvient Jacques, j'ai entendu bourdonner au dessus, c'est comme ça que j'ai vu qu'il y avait un nid."

Ce sont probablement les vibrations provoquées par la moto qui ont énervé les frelons. Olivier, spécialiste du traitement de nuisibles, avait été appelé à l'époque par le couple pour les débarrasser de cet encombrant nid de frelons asiatiques. Il conseille d'ailleurs aux jardiniers de bien inspecter les haies avant de mettre en marche leurs outillages électriques ou thermiques. Et attention, les nids de frelons se confondent bien avec leur environnement.

Un deuxième nid, à la même place

Ce mois de juillet, Geneviève a encore été surprise d'apercevoir un nouveau nid dans le même arbre colonisé en 2017. "Jacques travaillait sur la terrasse, j'étais debout à côté et c'est là que je l'ai vu", raconte-t-elle.

Le nid était déjà bien gros, accroché à un peu plus de 4 mètres de hauteur dans le plaqueminier (arbre à kakis). Olivier est donc revenu avec son échelle et sa tenue de protection pour les en débarrasser.

Cet ancien pompier volontaire a créé son entreprise de lutte contre les nuisibles (puces, blattes, guêpes...) en 2007 et en 2010, lorsque le vespa velutina est arrivé, il a ajouté cette cible à son tableau de chasse. Ses clients sont des particuliers mais aussi des collectivés et même la SNCF.

Cette fois-ci, ils sont venus à deux pour intervenir. Le rendez-vous était pris pour 8h30 le vendredi matin. "L'idéal serait d'intervenir la nuit, note Olivier, mais pour monter dans les arbres, c'est plus difficile".

Alors, il intervient tôt le matin, avant que la colonie ne devienne trop active.

Après avoir posé une bâche sur le sol, il s'équipe de sa combinaison, pose son échelle et monte à l'assaut du nid, une bombe d'insecticide à la main. 

"La bombe produit un jet de brouillard, explique-t-il, tous les frelons qui sont autour du nid sont foudroyés." Quelques instants plus tard, avec une perche, Olivier va faire tomber le nid sur la bâche. Mais il laissera la tête du nid dans l'arbre car des frelons qui étaient partis lors de l'intervention risquent de revenir. Ils seront alors contaminés par le produit toujours actif sur le reste de leur habitat.

Un nid de 1m10 de diamètre

Il estime qu'environ 200 frelons étaient présents dans ce nid qui date d'un mois. Le plus gros qu'il ait eu à traiter faisait 1m10 de diamètre et 80 cm de hauteur. C'était dans un grenier, dans le Maine-et-Loire. Ce genre de nid peut abriter plusieurs milliers d'individus.

Le nid trouvé chez Jacques et Geneviève était peut-être un second nid pour cet essaim qui a pu, au péalable, s'installer dans un nid primaire, non loin de là. La vigilance de chaque propriétaire doit s'exercer pour contribuer efficacement à la lutte contre le frelon asiatique.

Olivier et son collègue Pierrick peuvent maintenant repartir. L'intervention aura duré une grosse demi-heure seulement. Mais cela peut être parfois plus compliqué et plus coûteux. Notamment quand il faut louer une nacelle pour intervenir sur un nid plus en hauteur.

Pas plus dangereux que la guêpe

Quant à la piqure du frelon asiatique, elle n'est, selon différentes sources, pas plus dangereuse que celle de la guêpe. Le vespa velutina a même l'avantage, si l'on peut dire, de ne pas laisser son dard dans la plaie. Mais cela lui permet de piquer plusieurs fois. En revanche, en cas d'allergie grave au venin, la piqure peut se révéler fatale.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité