Les Zones à faibles émissions (ZFE) commencent à devenir visibles dans les centres des métropoles françaises. Interdites aux véhicules les plus polluants, quelques unes de ces zones sont autorisées aux véhicules de collection, la Fédération Française des Véhicules de Collection (FFVE) s'emploie à généraliser l'autorisation.
Le succès populaire des automobiles anciennes se confirme année après année. Le salon Historic Auto qui avait lieu au parc expo de Nantes la Beaujoire le confirme. Les français sont accrocs à leurs vieilles autos !
La FFVE et les ZFE-m !
Un stand était particulièrement fréquenté et source de nombreuses questions sur la question de pouvoir circuler dans les ZFE-m, (Zones à Faibles Émissions-mobilité) qui apparaissent dans les centres des métropoles, c'est celui de la Fédération Française des Véhicules d'Époque, FFVE.
Avec l'apparition des vignettes Crit'air qui classent les véhicules en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre, les véhicules de collection, de par leur conception, ne rentrent dans aucune catégorie.
"Un véhicule de collection est un véhicule âgé de plus de 30 ans, qui n'a subi aucune modification et qui est certifié par la FFVE. Sur son Certificat d'Immatriculation, ex carte grise, figure la mention "collection", précise Francis Piquera, délégué de la FFVE pour les Pays de la Loire.
Interdire la circulation en ville de leurs véhicules aux collectionneurs qui y résident parait impossible. "L'État, répondant à une directive européenne de 2008, théoriquement appliquée depuis 2018, a identifié 11 métropoles qui dépassent les seuils d'émissions admissibles, mais n'a pas réglementé, comme l'ont fait les Allemands la possibilité de circuler en "ancienne" dans les ZFE", regrette Gilbert Marchini de la FFVE pour la Bretagne. Laissant aux associations le soin de négocier collectivité par collectivité.
Des dérogations locales mais pas de règlement national
La FFVE s'est donc attelée à cette tâche, "pour Paris , le Grand Paris, Rouen et Strasbourg c'est désormais possible", indique Gilbert Marchini. Mais la loi Climat et Résilience votée l'an dernier, impose aux agglomérations de plus de 150 000 habitants de mettre en place une ZFE avant le 1er janvier 2025.
Il faut donc pour la FFVE, poursuivre et tenter d'harmoniser la réglementation pour les 33 agglomérations concernées. "Le Sénat a essayé de déposer une proposition de loi, mais l'Assemblée Nationale a considéré que, s'agissant de règlement, ce n'était pas du ressort du parlement", s'agace Francis Piquera.
Le Premier ministre et le ministre des Transports ont demandé aux présidents d'agglomérations de mettre en place une dérogation pour les véhicules disposant d'un certificat collection.
Pour la FFVE, il faut aller plus loin et créer une vignette Crit'Air spécifique, "les robots de verbalisation qui vont contrôler l'entrée dans les ZFE-m doivent pouvoir nous identifier, et ce, quelle que soit la ville ou la métropole", fait remarquer Francis Piquera.
Véhicules anciens et pollution
Quelle est la part des véhicules anciens dans les émissions de gaz à effet de serre ? Le calcul est assez facile à faire. C'est Francis Piquera qui pose le problème d'arithmétique : "plus de 50 millions de véhicules sont immatriculés en France, 42 millions sont en circulation et parcourent 15 000 km par an, en moyenne. Un million de véhicules ont plus de 30 ans, 300 000 disposent d'un certificat d'immatriculation "collection", et nos véhicules parcourant en moyenne 2 000 km par an, on doit être aux environs de un pour mille cinquante, soit en arrondissant 1/000 !"
Autrement dit supprimer les vieilles autos du trafic ne changera rien au problème des émissions.
Vieilles autos emplois et patrimoine
Les vieilles mécaniques ont besoin de rouler de temps en temps pour rester en forme. On estime que leurs propriétaires font vivre 24 000 personnes dans 400 entreprises spécialisées en France. Des mécaniciens, des carrossiers, des selliers, des électriciens, qui maintiennent un savoir précieux.
Le ministre des Transport Jean-Baptiste Djebbari affirmant que "ces véhicules de collection constituent un patrimoine inestimable, industriel et technique, économique, social et culturel, ce patrimoine doit-être protégé, je m'y suis engagé".
À ce titre un véhicule de collection ne peut être détruit en cas d'accident.