Il n'est pas forcément souhaitable d'être en avance. Les élèves de terminale BachiBac (franco-espagnol) du lycée Mandela, à Nantes, se sont rendus compte qu'ils avaient eu, en Histoire, le programme prévu à la rentrée prochaine. A l'épreuve du Bac, ça s'est durement ressenti !
"Tout le monde s'est retrouvé très stressé, paniqué !"
Pour Baptiste, la tension est un peu retombée mais il craint tout de même de ne pas voir son double Bac Français/Espagnol validé. En cause : l'épreuve d'Histoire.
Il a pourtant bossé, préparé cette épreuve qu'il a passée, comme les autres, ce mercredi 1er juin. Mais en se doutant qu'il y aurait sans doute une grosse difficulté.
Pas le bon programme
La veille, le mardi 31 mai, ses camarades et lui ont échangé sur les réseaux sociaux à propos de cette épreuve de leur spécialisation BachiBac, "un dispositif franco-espagnol qui prépare à un double diplôme : le baccalauréat français et le Bachillerato espagnol. Les élèves se préparent à un examen unique, comportant des épreuves en langue espagnole." nous dit la présentation sur le site du lycée installé sur l'île de Nantes.
Ils ont donc conversé sur les thèmes qu'ils aimeraient voir tomber. Mais lorsqu'ils ont pu échanger sur cette même question avec d'autres lycéens de France préparant le même bac, ceux de Nelson Mandela à Nantes ont été étonnés de constater qu'ils n'avaient pas étudié les mêmes choses que ceux du lycée Rabelais de Saint-Brieuc ou du lycée Edgar Quinet, à Bourg-en-Bresse, près de Lyon.
Panique !
"On a essayé de comprendre, raconte Baptiste, on a tous eu énormément de stress pour apprendre les thèmes qui nous manquaient."
"A peine un chapitre de notre programme ne l'évoquait"
La nuit a été courte pour nombre d'entre eux qui ont tenté de rattraper le retard. Mais le lendemain, à 13h, les intitulés ne laissaient aucun doute aux lycéens de Mandela. Ils allaient manquer de billes.
"On s'est retrouvé avec une dissertation sur la décolonisation, à peine un chapitre de notre programme ne l'évoquait" a constaté Baptiste. Alors que pour les autres lycées de cette série en France, cela représentait plusieurs chapitres.
Autant dire que les Terminales BachiBac du lycée Mandela ont eu la très désagréable sensation de manquer de connaissances. Ils ont pu croiser leur professeur d'Histoire à la sortie de l'épreuve mais celui-ci n'a pas paru surpris de la situation.
Pourtant, en consultant le site de l'académie de Toulouse, les lycéens ont trouvé une explication, selon Baptiste : leur professeur leur a enseigné un programme d'Histoire qui, normalement, ne sera enseigné dans la série BachiBac que l'an prochain ! Malaise. "Il nous faut au moins 10 en Histoire pour que le BachiBac soit validé" souligne Baptiste.
"Une analyse de la situation est en cours", dit le Rectorat
Interrogé sur cette situation, le Rectorat de Nantes nous a fait parvenir un communiqué dans lequel il confirme avoir été interpelé.
"Lors d'une épreuve d'histoire-géographie du baccalauréat français et du bachillerato espagnol du 1er juin, dit le communiqué, une question aurait été posée sur un point du programme que les candidats du lycée Nelson Mandela de Nantes n'auraient pas étudié, ou de manière incomplète, en cours d'année. Les autorités académiques, et notamment l'inspection pédagogique régionale, ont été immédiatement saisies. Une analyse de la situation est en cours. Toute les mesures seront prises pour que cette situation ne porte aucune préjudice aux candidats."
Une décision rassurante. Mais qui n'a pas été communiquée aux lycéens de Mandela... Elle le sera peut-être l'an prochain.