De plus en plus de demandeurs d'asile s'entassent dans un camp en plein centre-ville. Malgré le soutien des locaux, la situation sanitaire s'aggrave. La préfecture attends l'autorisation de la justice pour évacuer, sans proposer de solution à long terme.
La situation des migrants est très difficile depuis des mois à Nantes, mais elle a empiré ces dernières semaines. Plus de 200 s'entassent dans ce qu'on peut qualifier de bidonville, en plein centre ville. Les associations lancent un cri d'alarme.
Car sur le campement, la situation sanitaire est inquiétante. La plupart des migrants installés ici souffrent de la gale.
"Il y a des rats et une épidémie de gale, raconte Danielle Alexandre, secrétaire départementale du Secours populaire. On leur fournit un certain nombre de vêtements, pour qu'ils puissent aller aux bains-douches, prendre le traitement, puis s'habiller avec... mais ils vont revenir dormir sur les matelas et les toiles de tente. C'est un cercle vicieux. C'est une situation de précarité qui est absolument insupportable."
Plusieurs associations ont adressé un courrier à la préfecture pour alerter sur cette situation indigne, qui pourrait évoluer en une "crise sanitaire grave". Mais la réponse ne leur laisse aucun espoir d'une solution rapide. La préfecture attend en effet que la mairie de Nantes saisisse la justice pour mettre fin à cette installation illégale. Une expulsion de plus, sans pour autant proposer de solution de relogement.
Le département de Loire-Atlantique, et Nantes en particulier, sont confrontés à "une évolution significative des flux depuis fin février", selon les autorités. Les demandes d'asile ont ainsi augmenté de 28% en un an, là où d'autres grandes villes ont enregistré des baisses. Dans ce campement de fortune, "10 à 20 personnes nouvelles arrivent chaque jour", selon des bénévoles qui préparent et servent chaque soir "près de 400 repas".
Voir le reportage de Céline Dupeyrat, Christophe Amouriaux et Nicolas Guilbaud en intégralité :