Éloge de la sensibilité réunit les plus importants tableaux français du 18e siècle conservés dans les institutions de Bretagne, depuis Antoine Watteau, au tout début du siècle, jusqu’à l’aube du 19e siècle. Adeline Collange-Perugi, commissaire de l’exposition nous en dit plus...
D'où vient l'idée de cette exposition ? Comment s'est-elle construite ?
L'exposition s'est construite dans la suite d'une collaboration entre les musées de Nantes, Rennes, Quimper, Brest qui avait déjà travaillé ensemble sur leurs belles collections italiennes. L'idée était de travailler à présent sur les collections du 18e siècle et l'angle de la sensibilité, notion nouvelle et incontournable, s'est très rapidement imposé !Quelle est selon vous l'œuvre coup de cœur de l'exposition ?
L'œuvre phare de l'exposition est aussi celle de l'affiche : le portrait de femme d'Adelaïde Labille-Guiard. Elle a été peinte par une femme peintre, excellent portraitiste, à l'aube de la Révolution française, à une période exceptionnelle où les femmes artistes rivalisent enfin avec les hommes. Elle est représentée dans son intimité, en train d'écrire une lettre sur laquelle on peut encore lire "A mes enfants/ je vous recommande à l’amitié, elle vous protégera ». Elle incarne ainsi ce lien particulier de tendresse qui apparaît au 18e siècle et que l'on redécouvre dans l'exposition.L'exposition retrace une évolution de la peinture et de la littérature du début du Siècle des Lumières jusqu'à l'aube du XIXe, en quoi, cette exposition "Éloge de la sensibilité" peut-elle résonner aujourd'hui selon vous ?
L'exposition révèle combien le Siècle des Lumières est fondateur de la société d'aujourd'hui : le 18e siècle souligne par exemple la naissance de l'intimité, les nouveaux liens familiaux et l'éducation des enfants, l'importance accordée aux sentiments, la théâtralité dans les rapports humains, la naissance de la peinture moderne...
+ de 60 peintures
L’exposition suit l’évolution de la peinture française sur un siècle sous l’angle de la naissance du nouveau concept de sensibilité, à travers la peinture de genre : des portraits de Jean-Baptiste Greuze aux sensibles natures mortes de Jean-Baptiste Siméon Chardin, en passant par les paysages sublimes d’Hubert Robert et du chevalier Volaire. L’exposition rassemble plus de 65 peintures conservées principalement dans les collections des Musées des Beaux-Arts de Rennes, de Quimper, de Brest et du Musée d’arts de Nantes.
Occupez vos bambins !
Emmenez-les au vernissage des juniors, dimanche 17 février. Après une visite guidée de l’exposition en famille, place à Polichinelle pour un spectacle créé en lien avec les oeuvres par Jean-Philippe Desrousseaux, comédien et metteur en scène. Polichinelle visite le Musée d’arts et décide d’acquérir des toiles qu’il compte régler en monnaie de singe. Mais comment va réagir Pantalone, le directeur du musée ?Vos enfants vont également adoré la promenade sensorielle proposée dans la dernière salle de l’exposition. Plongez dans l'univers du XVIIIè siècle en participant aux activités en lien avec les œuvres exposées. Mettez l’un de vos sens en éveil : le Salon de musique charme votre oreille avec des extraits musicaux de l’époque, À vue de nez chatouille votre odorat avec des fragrances emblématiques, L’art et la matière joue avec vos facultés tactiles. Votre sens de l’observation et de la déduction ne sera pas en reste avec l’activité Mot pour mot, autour du vocabulaire du 18e siècle. Cette promenade a été réalisée en partenariat avec la Simphonie du Marais et le lycée professionnel nantais Louis-Antoine de Bougainville.