La semaine passée, les migrants, qui avaient trouvé un refuge dans un lycée nantais désaffecté, étaient à nouveau expulsés et jetés à la rue, sans proposition de logement. Depuis, la plupart d'entre eux sont revenus à leur point de départ : le square Daviais d'où ils ont déjà été aussi expulsés.
400 migrants sont de retour square Daviais.
Leur errance indigne de nombreux Nantais. Ils sont une centaine à se relayer au quotidien pour les aider.
Car les conditions sanitaires sont toujours exécrables. Ici, on manque de tout...
500 repas chaque soir
Dans un local désaffecté, des citoyens bénévoles se sont organisés. Chaque jour, ils préparent à manger pour les migrants. Avec quelques dons et beaucoup d'énergie, on met les petits plats dans les grands.
500 repas sont fournis tous les soirs, soit 17 000 depuis le 3 juillet. Sophie, bénévole dans plusieurs associations, suit la situation de très près. Elle se refuse à rester les bras croisés.
"Rien que jeudi dernier, il y avait une famille algérienne avec trois enfants, une femme enceinte avec un petit de 20 mois, une autre femme enceint diabétique avec trois enfants", raconte Sophie, bénévole à la Cimade
L'association vit grâce aux dons apportés dans son local de la rue de Cornulier. Chaque jour, il y a 500 personnes à nourrir. Les besoins en vivre et en main d'oeuvre sont impressionnants.Ce que leur proposent la maire, la préfecture c'est la rue, c'est des expulsions en pleine canicule. C'est révoltant, quoi !
"On pouvait penser qu'avec le temps, la mobilisation allait faiblir", explique Jacques, bénévole "historique"
Ce que je constate avec bonheur c'est que le nombre de gens qui viennent ne cesse de s'accroître
"Ici il y a la solidarité"
Au milieu des bénévoles nantais, des migrants viennent aussi prêter main forte. Clément et Hakim sont Guinéens. Demandeurs d'asile, ils ont obtenu un hébergement. Avant cela, eux aussi ont du dormir dans la rue.
"Je viens ici chaque jour pour couper les légumes, pour faire des travaux pour aider parce qu'ici il y a la solidarité", explique Clément.
Chaque soir, tous les migrants sont là pour la distribution des repas. La file d'attente grandit de jour en jour. Il y a de la solidarité, quelques sourires, et beaucoup de reconnaissance.Je passe du temps avec eux, on rigole. Dans la tête, ça aide à faire passer beaucoup de choses", raconte Hakim.
"Ces gens sont vraiment vraiment plein d'humanité.Ils nous donnent à manger.S'ils n'étaient pas là, personne ne s'occuperait de nous", reconnaît Abderahman.
Les repas chauds de l'Autre Cantine ne sont qu'un peu de réconfort pour les migrants du square Daviais.. A l'heure actuelle, rien ne laisse penser que leur situation pourrait s'améliorer.
► Le reportage de notre rédaction