L'État a obligation de présenter un Plan de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE) pour les plateformes aéroportuaires enregistrant plus de 50 000 mouvements d'avions par an. Seuil franchi par Nantes-Atlantique depuis fin 2016.
L'État décidément a l'art de se prendre les pieds dans la piste de l'aéroport de Nantes Atlantique. L'étude relative au Plan de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE) aurait dû être faite depuis que le nombre des mouvements d'avions a dépassé 50 000 à la fin de 2016.
L'État ne fait donc pas son travail pour Joël Sauvaget, le président du Coceta (Collectif des citoyens exposés au trafic aérien), "le plan de réaménagement de Nantes-Atlantique prévoit un doublement du trafic aérien, donc du nombre des mouvements d'avions de 60 000 à 120 000 par an.
Le PPBE n'a pas été fait puisqu'on devait transférer l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mais la décision de ne plus réaliser ce transfert n'a pas été suivie d'effet. Pourtant cela concerne les populations survolées par les avions à Nantes, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, Rezé ou Bouguenais".
Ce qui représente plusieurs dizaines de milliers d'habitants qui restent confrontés à cette question de santé publique.
La saisie de la Commission Européenne
La commune de Saint-Aignan-de-Grand-Lieu avait saisi le Conseil d'État sur cette question, après que le projet a été abandonné par le Premier ministre Édouard Philippe. Les sages avaient rendu leur avis à l'automne 2018, lui donnant raison. Jean-Claude Lemasson, le maire de la commune, précise "en faisant valoir que "l'État n'était pas en règle", mais sans le contraindre, puisque l'État s'était engagé à publier ce PPBE pour décembre 2019 !"Nous sommes en septembre 2020 et l'État n'a toujours rien publié...
"Nous avons donc porté cette question devant la Commission Européenne, la crise du covid-19 a décalé sa décision", regrette Jean-Claude Lemasson.
Plus de représentant de l'État
"On voit bien que l'aéroport n'est plus une question pour les services de l'État, le préfet en charge du projet n'a pas été remplacé, et la baisse du trafic ne va pas faire accélérer les décisions concernant les nuisances ou les aménagements", Joël Sauvaget, n'en démord pas, "la crise sanitaire va sans doute freiner temporairement l'essor du trafic aérien, mais pas au point de réduire les avions au silence "!Pourtant il y a urgence, car si le nombre des survols est sans doute revenu à celui que les riverains ont connu il y a 10 ou 15 ans, les vols de nuit, les nombreux décolages matinaux ou tardifs empoisonnent toujours leur vie.
Jean-Claude Lemasson a, de son côté, entendu parler d'une prochaine réunion de la commission de consultation de l'environnement à la préfecture, sans pouvoir assurer qu'il s'agira de traiter de la question du bruit et d'un nécessaire couvre-feu, ou des modalités de l'attribution de la gestion de la plateforme aéroportuaire à un nouveau concessionnaire.
Un trafic en chute libre en 2020
Le trafic à l'aéroport de Nantes-Atlantique s'est effondré d'une façon spectaculaire depuis le début de la crise sanitaire. 97 voyageurs seulement en avril dernier au lieu de 689 514 en avril 2019 !Plus signifiant, le trafic estival, 234 256 voyageurs en juillet 2020 contre 764 451 en juillet 2019.
Sur les 6 premiers mois de 2020, le trafic atteint 34% de celui de 2019...
En 2019 le trafic atteignait 7,2 millions de voyageurs au 31 décembre, soit +16,6% sur 2018...