Ils suivent des études, sont hébergés par des familles mais ils sont menacés d'être reconduits à la frontière. Un rassemblement avait lieu ce samedi matin devant la préfecture à Nantes pour dénoncer cette situation.
Ils étaient environ 70, principalement des familles hébergeantes, devant la préfecture à Nantes ce samedi matin.
Ils sont venus dénoncer des situations humainement très difficiles, des jeunes mineurs étrangers isolés mais hébergés dans des familles et suivant une formation, donc, dans une démarche d'intégration. Or, ces personnes sont, pour certaines, sous la menace d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
C'était le cas du jeune Bangaly, guinéen. Ce jeune de 18 ans a reçu cette injonction alors qu'il suit une formation d'apprenti charpentier chez les compagnons du devoir à Angers, une formation en alternance chez un employeur de Saint-Luce-sur-Loire, en Loire-Atlantique. Deux lieux où le garçon est très apprécié.
Bangaly a bénéficié d'une mesure exceptionnelle, un sursis de six mois... mais après ?
"Ce problème systémique concerne un nombre important de jeunes dans la région, estime Antoine qui héberge Bangaly. Il y a des jeunes qui donnent d'eux-mêmes, qui sont hyper motivés pour s'intégrer, entrer dans le milieu professionnel et on leur ferme les portes sans même étudier leur dossier. C'est ça que je souhaite dénoncer."
"Ils devraient nous aider à embaucher. Pas nous empêcher d'embaucher ces jeunes"
Arnaud Christophe est l'employeur de Bangaly. Il voit bien toute l'incongruité de la situation. D'un côté des jeunes qui veulent apprendre, s'investir et de l'autre, des entreprises qui ont besoin d'eux et qui sont prêtes à leur donner leur chance. Mais, au milieu, il y a une administration jugée trop rigide.
"Ça peut être une solution pour notre filière du bâtiment qui se retrouve en pénurie de main d'œuvre, de jeunes motivés, déclare Arnaud Christophe. Ça peut aussi aider ces jeunes à trouver une voie, leur donner un équilibre dans un pays qu'ils ne connaissent pas. On va pouvoir les guider pour qu'ils soient autonomes. Pour Bangaly, ils ne nous ont donné que six mois de sursis. C'est vraiment pas assez, Ce qu'on veut, c'est deux ans et plus pour qu'on puisse le former correctement et qu'il puisse partir lui-même sur le tour de France (des compagnons). Ils (l'administration) devraient nous encourager, nous motiver, nous aider à embaucher. Pas nous empêcher d'embaucher ces jeunes."
Sur une affiche tenue par l'un des participants à ce rassemblement était écrit : "Pour une intégration par l'apprentissage".
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Catherine aussi est là. Elle héberge chez elle, à Mauves-sur-Loire, depuis trois ans, un jeune de 28 ans. Vianney faisait une formation en mécanique automobile qu'il a dû interrompre pour un refus de titre de séjour. Et pourtant, il est apprécié de ses professeurs et de son employeur. "Vianney est absolument intégré et cette instabilité (que lui reproche l'administration), je ne sais pas ce que ça veut dire. On est en recours avec une avocate. En attendant, on est dans un flou avec une OQTF qui est très anxiogène. Il n'y a pas d'humanité là dedans. On ne se penche pas réellement sur le dossier des gens".