Joël Fourny, président de Chambre de métiers et de l'artisanat MA France, alerte sur l’effet dévastateur pour le secteur de l’artisanat d’une éventuelle baisse des aides versées aux employeurs d’apprentis.
Le patron de la Chambre des métiers et de l'artisanat est en colère et il ne mâche pas ses mots. L'annonce de la baisse des aides versées aux employeurs d'apprentis ne passe pas.
Cette aide de 6000 euros est indispensable pour permettre aux artisans de continuer à embaucher des apprentis
Joël FournyPrésident de la Chambre de métiers et de l'artisanat
"Elle constitue le moyen de compenser le temps et la matière d’œuvre consacrée à la formation d’un jeune qui commence par découvrir le métier et l’apprentissage des gestes. La baisser à hauteur de 4 500 euros engendrerait une démobilisation des entreprises artisanales employeuses d’apprentis et en conséquence une baisse des offres d’embauches pour les jeunes apprentis", déplore Joël Fourny.
Le risque de voir disparaître les entreprises artisanales
Pour le président de CMA France, cela poserait, à court terme, des difficultés de recrutement et à moyen terme un risque de voir disparaître de nombreuses entreprises artisanales faute de repreneurs.
Le réseau des CMA alerte quant à l’effet dramatique de cette décision budgétaire, si elle venait à être confirmée
Jël FournyPrésident ler la chambre des métiers et de l'artisanatPrésident ler la Chambre des métiers et de l'artisanat
Près de 7 000 apprentis en Pays de la Loire
"Le contexte budgétaire tendu dans lequel se déroule l’examen du budget 2025 impose des choix politiques. C’est pourquoi nous rappelons la nécessité d’une priorisation des aides, en fonction de leur efficacité, plutôt qu’un coup de rabot généralisé sous couvert d’égalité", précise le président.
Pour les CMA, "la priorité doit être le maintien de l’aide unique d’un montant de 6 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés, voire moins de 50 salariés et pour les
premiers niveaux de formation."
Actuellement, l'aide s’adresse à l’intégralité des entreprises employeuses d’apprentis et permet de compenser en partie le coût que représente, pour l’entreprise quelle que soit la taille, cette formation.
"Si cette baisse était appliquée de façon indistincte, une grande entreprise qui embaucherait pour un an un apprenti d’un niveau Master 2, avec de solides connaissances, pourrait recevoir 4 500 euros, comme une entreprise artisanale (moins de 11 salariés) qui s’engage à former un jeune apprenti qui découvre le métier dans le cadre d’un CAP qui dure trois ans", dénonce Joêl Fourny.
"Il est donc parfaitement injuste et improductif de considérer de la même manière ces deux situations. Le ciblage des aides selon la typologie de l’entreprise et l’efficacité en matière d’accès des jeunes au premier emploi sont donc des critères indispensables dans le cadre d’une politique budgétaire rigoureuse", conclut-il.
Les Pays de la Loire comptent 92 400 établissements artisanaux dans les secteurs du bâtiment, des services, de la production et de l'alimentation (+ 8 % en un an).
6 950 apprentis sont formés à l'université régionale des métiers et de l'artisanat.
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