Aboubacar Fofana, jeune homme de 22 ans a été tué d'une balle dans le cou, dans le quartier du Breil à Nantes le 3 juillet 2018 lors d'un contrôle policier. Un CRS est l'auteur du coup de feu mortel. La famille a été reçue par un juge d'instruction ce mardi 14 juin. Les proches attendaient d'être entendus par la justice depuis 4 ans.
Il aura fallu 4 ans, 4 longues années pour que la famille du jeune Aboubacar Fofana soit entendue par la justice. Ce mardi 14 juin, les proches ont enfin été reçus par un juge d'instruction. C'est un nouveau magistrat, désormais en charge du dossier, qui a convoqué le frère ainé d'Aboubacar et Franck Boezec, avocat des parties civiles.
"C'est très important pour nous d'avoir été écouté et d'avoir pu exposer les difficultés qui résultent de la mort d'Aboubacar Fofana et d'être traité de manière digne. Nous avons été reçu après 4 ans alors que nous en avions fait la demande deux mois après les faits", rappelle l'avocat des parties civiles.
Nous sommes enfin considérés comme des victimes à part entière. 4 ans c'est un délai hors norme en matière de justice
Franck BoezecAvocat des parties civiles
"L'instruction touche à sa fin. Le nouveau juge d'instruction souhaite avancer rapidement. C'est essentiel, même si le combat n'est pas terminé, notamment en ce qui concerne la qualification des faits", ajoute l'avocat.
Le CRS évoque "un tir accidentel"
Dans la soirée du 3 juillet 2018, un contrôle est effectué par une équipe de CRS dans le quartier du Breil à Nantes. Aboubacar Fofana, 22 ans est au volant. Les forces de l'ordre procèdent aux vérifications. L'attente est longue, le conducteur tente une marche arrière. Un coup de feu éclate, le jeune homme est gravement atteint d'une balle dans le cou et décède quelques instants plus tard.
Mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort, le CRS auteur du tir mortel, avait expliqué une première fois lors de sa garde à vue qu'il avait tiré en état de légitime défense. Un autre CRS avait pour sa part déclaré avoir été heurté par le véhicule d'Aboubacar Fofana alors qu'il tentait de fuir le contrôle. Aux urgences de Nantes, aucune trace d'une admission pour une telle blessure. Des explications vite mises à mal par les investigations techniques.
Le policier après avoir menti à plusieurs reprises a fini par changer de version. Plus question de légitime défense mais "d'un tir accidentel".
Le drame avait déclenché plusieurs nuits d'émeutes dans les quartiers nantais.