Occupation de la Maison du peuple à Nantes : les douze personnes interpellées sont sorties de garde à vue

Les douze personnes interpellées le 20 décembre lors de l’intervention de la police pour évacuer l'ancien collège Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Nantes, ont été libérées ce mardi 21 décembre après 22 heures de garde à vue.

Les douze personnes ayant participé à l'occupation du bâtiment Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Nantes ont quitté le commissariat après 22 heures de garde à vue, ce mardi 21 décembre.

Cinq personnes sans domicile fixe seront jugées le 24 janvier 2023 pour occupation illégale d'un lieu en vue de l'habiter. Les sept autres personnes, membres du collectif de la Maison du Peuple, sont convoquées pour un rappel à la loi en janvier 2022. "Nous sommes consternés par cette situation", déplore le collectif.

"Il s'agit d’une procédure violente, indigne et incompréhensible", s'alarme Anne Bouillon, avocate au barreau de Nantes qui assiste notamment Margot Medkour, ex-candidate aux élections municipales de 2020 à Nantes, également placée en garde en vue. 

Expulsé le 28 juillet dernier, le collectif avait réinvesti ce bâtiment appartenant au diocèse de Nantes, dans la nuit de dimanche à lundi 20 décembre. Une action symbolique face à l’urgence de trouver des solutions d’hébergement pérennes pour les personnes à la rue alors que l’hiver s’installe.

"Nous avons tenté de reprendre les locaux que nous occupions jadis car ceux-ci sont toujours vides, et ce depuis maintenant 8 ans ! Les institutions préfèrent payer des agents de sécurité pour surveiller les quelques 12 000m² de locaux qui accueillaient autrefois concerts gratuits, initiatives citoyennes, réunions d'associations, potager collectif, etc.", explique le collectif sur les réseaux sociaux.

Un rassemblement est prévu à 18 heures ce mercredi soir devant la cathédrale de Nantes pour réclamer le retrait de la plainte déposée par le diocèse de Nantes. Les manifestants prendront ensuite la direction de la mairie pour demander le soutien de la municipalité.

Le collectif demande le soutien de la mairie

Car faute de soutien officiel de la mairie, toutes les tentatives du collectif pour signer un bail précaire sont vouées à l’échec. "La mairie a juste besoin de soutenir le projet et mettre à disposition un travailleur social pour continuer l’accueil des personnes en difficultés", explique Renz, porte-parole de la Maison du peuple, à sa sortie de garde à vue. "On ne demande pas un effort infranchissable à la mairie !".

Dans un communiqué de presse transmis le 20 décembre, le diocèse précise avoir demandé l’évacuation des lieux, en raison de la vétusté et l’insalubrité des locaux.

"Lors de la précédente occupation de ce lieu, des personnes migrantes y étaient hébergées. Le diocèse avait recherché alors des solutions, comme la signature d’un bail précaire sous certaines conditions : à savoir l’accompagnement de ces personnes par une association professionnelle (les Eaux Vives et Une Famille un Toit avaient été sollicitées), l’accord de la Mairie de Nantes et de la Préfecture et l’amélioration des conditions de sécurité du bâtiment", précise le diocèse. "La qualité d’un accueil digne des personnes précaires passait par un tel montage. Ceci n’a pas été possible".

Le collectif demande à la municipalité de les recevoir afin de sortir de l'impasse. Un rassemblement est prévu mercredi 22 décembre à 13h devant la mairie de Nantes. La Maison du peuple suggère que la mairie préempte le bâtiment Notre-Dame-du-Bon-Conseil. "C'est une voie légale que la mairie pourrait emprunter, utiliser son droit de préemption pour racheter le bâtiment et nous le mettre à disposition", souligne Renz.

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