Comme chaque année, le dernier mois avant la récolte du muguet est source de stress pour la douzaine de producteurs qui alimente tout le marché français. Cette année, le brin de muguet est long, ferme et muni de nombreuses clochettes.
Eric Harrouët, le gérant de Lylival qui produit du muguet sur quatre hectares à Saint-Julien de Concelles, à l'est de Nantes, a commencé la cueillette de son muguet le 15 avril dernier.
"On a réussi à le freiner", explique le producteur.
Les bâches de plastique occultantes qui maintiennent une obscurité pour activer le développement des brins, ont été retirées. On a passé ensuite du carbonate de chaux, de la craie, sur les serres, ce qui retient les UV, mais permet la reprise de la montée de la chlorophylle.
"On aura surtout une belle qualité avec un long brin, se réjouit le producteur. Beaucoup d'extra et de super extra ,en comparaison au 1er choix."
Alors que le 1er choix ne compte que 12 ou 13 clochettes, l'extra en compte au moins 14.
Manque de main d'œuvre
Comme souvent, les derniers jours avant la récolte donnent des insomnies aux producteurs.Entre la météo et le manque de main d'œuvre.
Les vacances scolaires n'ont débuté que le 20 avril alors que la récolte a déjà commencé. Pas facile donc de trouver des étudiants disponibles.
A Lilyval, ce sont plus de 2,5 millions de brins de muguet qui ont été récoltés.
Eric Harrouët est l'un des gros producteurs de muguet qui alimente tout le marché français. Ils sont une douzaine sur le bassin nantais, qui produisent la fleur du 1er mai sur environ 120 hectares.
Une production encore familiale où, souvent, les enfants prennent la suite des parents.
"On n'est plus dans une culture de bout de champ, explique Thomas Loirat, conseiller muguet à la fédération des maraichers nantais. Ce sont maintenant des équipes consacrées 12 mois de l'année au muguet."
Une production "prime"
Thomas Loirat confirme que la récolte 2024 se présente bien même si elle est "prime", c'est-à-dire qu'elle s'est présentée avec quelques jours d'avance.
"On a eu un hiver doux et pluvieux. Les chantiers de plantation ont pris du retard, dit-il. En fait, ça a tout décalé dans le maraichage en général. Cette douceur a aussi fait que le muguet a émergé un peu plus vite que les autres années. Les producteurs se cassent la tête pour gérer leur muguet. C'est sportif."
Le bassin nantais avec ses 60 millions de brins de muguets produits, fournit 95 % du marché national.
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