Un café féministe ouvre pour la première fois à Nantes ce samedi 19 octobre. Les sept femmes à l'origine du projet espèrent pouvoir apporter plus de visibilité aux minorités de genre dans la cité des ducs.
À quelques pas des bords de la Loire, sur l'île de Nantes, sept femmes passent leur soirée, la tête dans les travaux. Dans moins de 48 heures, elles ouvriront les portes de ce qui sera le premier café féministe de Nantes : "l'Impertinente". Un nom qui annonce la couleur.
"Ce sera un lieu où les personnes victimes du sexisme comme les femmes, les personnes transgenres, les personnes non-binaires et l'ensemble membres de la communauté LGBTQIA+ pourront se retrouver dans un espace bienveillant", détaille Marion, une des co-fondatrices de l'établissement.
D'après elle, un tel endroit manquait à Nantes : "Comme dans toutes les villes, les hommes sont sur-représentés dans l'espace public et notamment dans les endroits festifs". Un constat global notamment soutenu par le spécialiste de la géographie du genre Yves Raibaud. Dans un petit ouvrage intitulé La ville faite par et pour les hommes, il explique cela par le fait que "75 % des budgets publics consacrés aux loisirs sont consacrés à ceux préférés par les garçons."
Visibiliser les minorités de genre
Vigneronne, brasseuse, cuisinière, mixeuse… À "l'Impertinente", les métiers s'accordent aussi au féminin. "On ne veut pas seulement accueillir les personnes sexicisées, mais aussi les valoriser", assure Marion. Aline, une de ses collègues, poursuit : "Le café doit aussi être un lieu de bienveillance pour ceux qui le font vivre parce que trop souvent les personnes issues de minorité de genre sont discriminées dans leur travail"
Une des co-fondatrices raconte ainsi s'être vue refuser un travail en restauration parce qu'elle était une femme. "On m'a fait comprendre que mon sexe allait les déconcentrer", se souvient-elle.
Les hommes cis-genre sont aussi un public que l'on souhaite toucher puis qu'on souhaite les sensibiliser à notre cause
AlineCo-fondatrice de l'Impertinente
Mais si "l'Impertinente" vise à mettre un coup de projecteur sur celles et ceux que l'on voit peu, les hommes qui se reconnaissent en tant que tels et dont il s'agit du genre qui leur a été assigné à la naissance, sont aussi les bienvenus.
"Les hommes cis-genres sont aussi un public que l'on souhaite toucher puisqu'on souhaite les sensibiliser à notre cause", appuie Aline. Les cofondatrices ne s'interdisent toutefois pas de mettre en place quelques moments en mixité choisie, à savoir seulement entre personnes sexicisées.
"Il s'agira de temps essentiels pour la libération de la parole. Cette forme de mixité permet de se retrouver entre minorité, de se soutenir et de se déconstruire", soutient Aline.
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