La filière de la pêche se structure et s'organise en créant dans les Pays de la Loire l'association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche (LOFP), l'assemblée générale constitutive a été organisée au conseil régional des Pays de la Loire, qui en est membre.
Christelle Bobinot est responsable du site Foro Marée à la criée des Sables d'Olonne en Vendée, pour elle, la création de l'association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche (LOFP) devrait permettre de réunir les professionnels de la pêche.
Limiter les pertes
"Pendant l'épidémie de Covid-19, on s'est vraiment aperçus qu'on avait besoin les uns des autres", explique José Jouneau, président du comité régional des pêches dans les Pays de la Loire et marin-pêcheur à la retraite."On s'est beaucoup réunis et appelés pour mettre en adéquation l'offre et la demande de poisson, ce qui nous a permis de ne pas trop avoir de pertes et d'apprendre à se connaître".
Aux Sables-d'Olonne, comme à La Turballe en Loire-Atlantique, la baisse en tonnage est de l'ordre de 20 à 30% et de 25% en valeur.
Les producteurs ont accusé une perte de 5 millions d'euros sur la période du confinement (7 millions pour l'ensemble de la filière) et pour les membres de Loire Océan Filière Pêche, l'impact financier aurait été encore plus important sans cette structuration.
Pêcher local, consommer local
Leur association entend aussi valoriser circuits courts et ressource halieutique régionale (merlu, sole, bar, crevette rose, langoustine...)."On se rend compte en région des Pays de la Loire, qu'une partie de nos marchés , 70%, s'en vont soit sur l'Italie, soit sur l'Espagne, donc en période de covid avec la fermeture des frontières, c'est un sacré handicap.
Alors que nous avons des secteurs d'activité, la restauration collective par exemple, qui fait venir du poisson d'ailleurs ! On importe 80% de poissons de Norvège ou des pays de l'Europe du Nord.
Nous avons 6 ports idéalement placés qui peuvent distribuer nos poissons dans notre région".
José Jouneau souhaiterait que la population "consomme davantage de poisson local et de qualité issu de la pêche artisanale" plutôt que du saumon ou du cabillaud, qui écrasent le marché français.
Faire face aux nouveaux défis
La filière veut aussi mieux faire face à des défis communs : la perspective d'un Brexit "dur" qui risque de déplacer des bateaux de pêche de la Manche vers le Golfe de Gascogne et créer des conflits de zones de pêche, les conséquences de la crise sanitaire et économique ou encore les contraintes environnementales.A la criée des Sables-d'Olonne, Sylvain Ravon, le responsable de la criée voit dans cette nouvelle organisation une force pour réguler les prix, et les revenus des partenaires.
"L'idée c'est bien de pouvoir communiquer, échanger pour appréhender au mieux les marchés, et puis essayer d'avoir une meilleure constance dans les prix, pour gagner en visibilité".
La nouvelle association, dotée d'un budget de 200 000 euros, réunit cinq collèges qui représentent les différents acteurs de la pêche dans la région -producteurs, mareyeurs, halles à marée et logistique, poissonnerie, transformation et distribution- et institutionnels, dont la région et ses départements littoraux de Loire-Atlantique et de Vendée.