Le parquet de Besançon a saisi la police judiciaire afin de poursuivre l'enquête ouverte après la plainte pour agression sexuelle de la soprano française Chloé Briot contre un baryton. 

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La soprano mayennaise Chloé Briot avait porté plainte pour agression sexuelle contre un baryton qui tenait le rôle principal masculin dans la production de l'opéra "L'inondation" de Joël Pommerat. Elle lui reproche des faits qui se sont produits d'octobre 2019 à février 2020, sur le plateau de l'Opéra-Comique à Paris où le spectacle a été créé, ainsi qu'aux Opéras de Rennes et de Nantes, où il avait été repris.

"Mme Briot a été entendue pendant quatre heures par la sûreté départementale de Besançon, elle a apporté beaucoup de détails sur les faits qu'elle dénonce", a indiqué à l'AFP le procureur Etienne Manteaux.
    
"L'enquête se poursuit sous la qualification d'agressions sexuelle", a précisé le procureur relevant que "les faits dénoncés se sont produits sur scène devant de nombreux témoins".
   
L'antenne de la Police Judiciaire  de Besançon, la PJ de Rennes et l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) ont été saisis par le magistrat pour "accomplir des actes d'enquête et recueillir toutes les auditions des témoins" dans différentes villes.
    
"Le mis en cause sera ensuite entendu", selon le procureur.
    
Le ministère de la Culture avait lui-même procédé début septembre à un signalement auprès du procureur de la République.Une enquête préliminaire a été ouverte le 15 mai dernier par le parquet de Besançon, après réception de la plainte de la soprano, le parquet bisontin étant compétent car le baryton est domicilié sur son ressort.
 

La peur de passer pour une "chieuse"    

Dans un entretien accordée à "La lettre du musicien", Chloé Briot a  expliqué qu'elle s'était tue durant les répétitions avant la première à l'Opéra-Comique car elle était "terrorisée à l'idée de mettre le bazar dans la production".

Elle a expliqué vouloir en "finir avec la loi du silence qui règne à l'opéra". "Pendant les répétitions et les filages, je n'arrivais pas à dire à mon collègue que sa manière de me toucher me déplaisait", a-t-elle ajouté.
           
"Certes, nous devions jouer une scène de sexe, mais il agissait toujours au-delà du cadre des propositions du metteur en scène et me faisait systématiquement passer pour unechieuse auprès de ce dernier", a déclaré la soprano, qui tenait le premier rôle.
    
"En pleine représentation, il a palpé mon sein droit comme de la pâte à modeler" et dans une autre scène "il a écarté violemment mes jambes en mettant sa tête sur mon sexe", a-t-elle précisé.

Un comportement  qui, selon la soprano, n'a pas changé bien qu'elle l'ait signalé au metteur en scène et aux directeurs d'opéra concernés, jusqu'à ce qu'Olivier Mantei, directeur de l'Opéra-Comique, écarte le chanteur des reprises prévues jusqu'en 2024.
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