Les platanes de Nantes sont en grave danger : alerte au chancre coloré

C'est bien une alerte majeure qui est lancée à Nantes concernant les platanes qui arborent la ville. Plusieurs cas de dépérissement ont été constatés qui contraignent à abattre les arbres avant que la maladie ne s'étende. Car aucun traitement curatif n'existe.

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20 000 arbres abattus à Marseille, 400 à Lyon, le chancre coloré du platane se cantonnait jusqu'ici au sud de la France. Il n'était pas signalé plus au nord que Bordeaux.

A Nantes, on a commencé à avoir des doutes en 2018.

"Nous avons repéré l'an dernier, dit Jacky Malinge du Service des Espaces Verts, un dépérissement anormal sur plusieurs platanes à Talensac." Le diagnostic est tombé : chancre coloré du platane. Un champignon mortel pour cette essence d'arbre.
 

Une maladie de catégorie 1

La Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DRAAF) a pris les choses en main car il s'agit d'une maladie de catégorie 1 dans le classement des alertes sanitaires, la catégorie la plus élevée.

Le chancre coloré du platane comme son nom l'indique ne s'attaque qu'aux platanes. Ni aux autres arbres, ni aux animaux, ni aux humains. Mais le platane touché est condamné, il n'existe aucun traitement curatif.

"On n'a pas d'autre choix que d'arracher les arbres contaminés explique Jean-Noël de Casanove, chef de service à la DRAAF. Les arracher et les incinérer."
"C'est une maladie mortelle à 100 %" Jean-Noël de Casanove, chef de service à la DRAAF. © France Télévisions Olivier Quentin

Et la procédure est quasiment aussi lourde qu'une décontamination d'un bâtiment amianté. 

Même si seulement deux des dix-huits platanes alignés rue Basse Porte sont touchés, tous seront abattus.

La coupe des 18 platanes est indispensable...

"Il faut prendre le champignon de vitesse, affirme Amandine Gourlay, responsable de l'unité environnement urbain à Nantes Métropole. La coupe des 18 platanes est indispensable si on veut stopper la propagation de la maladie."
"Les 18 arbres présents rue Basse-Porte seront détruits" Amandine Gourlay Nantes Métropole. © France Télévisions Olivier Quentin

Une bâche sera étendue sur le sol de toute la surface du chantier avant l'arrachage pour éviter que débris ou sciures ne s'envolent et aillent contaminer plus loin. Les outils utilisés seront désinfectés et le périmètre interdit. En cas de vent trop fort, l'opération sera reportée.

Les plus petites souches seront extraites, les plus grosses seront dévitalisées, "grignotées" et on refermera le trou avec de l'enrobé.

Il y aura également un suivi annuel des 4600 platanes de Nantes.
 

Une maladie arrivée des Etats-Unis en 1945

Toute cette procédure respecte un arrêté ministériel et un arrêté préfectoral très précis concernant les précautions à prendre pour cette maladie apparue en 1945 à Marseille, après le débarquement de caisses en bois provenant des Etats-Unis.

Le chancre coloré se détecte par un dépérissement rapide de l'ardre. Même sur des individus massifs, cela peut se faire en quelques mois seulement.

On le reconnaît aux différences de teinte sur le tronc. On remarque aussi des fissures et si l'on gratte l'écorce, une coloration noire apparaît. Au sommet, le feuillage s'éclaircit pour devenir inexistant.
Sur cet arbre de la rue Basse-Porte une fissure significative du chancre coloré du platane. © France Télévisions Olivier Quentin
L'idée est d'agir vite pour éviter la propagation et cela concernera aussi les propriétaires privés. Ceux qui possèdent des platanes devront se déclarer sur le site de la DRAAF.

S'ils pensent qu'un arbre est touché par le chancre coloré, ils pourront demander l'expertise des services de la DRAAF.
 

Un coût important pour les propriétaires privés concernés

Cerise sur le platane : si la maladie est confirmée, le propriétaire devra à ses frais faire arracher le ou les arbres selon les procédures décrites plus haut et par une société spécialisée. Cela peut coûter plusieurs milliers d'euros. Des aides sont toutefois envisageables.
Au sommet, il n'y a plus aucune feuille. © France Télévisions Olivier Quentin
A la place des 18 platanes de la rue Basse-Porte, d'autres arbres seront plantés. Mais la muncipalité n'a pris encore aucune décision.

Ce qui est sûr c'est que ce ne seront pas des platanes.
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