Inondations. Les lâchers d'eau pour protéger les grandes zones urbaines sont-ils un mythe ou une réalité ?

Les niveaux historiques de précipitations relevés en Bretagne ont rempli les retenues d'eau. Les cotes d'alerte ont été atteintes ce week-end, nécessitant l'ouverture des vannes. Il n'y a pas de "lâcher d'eau brutal" mais les écluses et les barrages sont grands ouverts en permanence pour une durée indéterminée.

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Des vannes ouvertes pour libérer l'eau des retenues. C'est une obligation réglementaire encadrée par l'Etat pour préserver les ouvrages lors d'épisodes très pluvieux. Un procédé automatisé qui ressemble au trop-plein d'un lavabo. 

Quand la cote de sécurité est atteinte sur un barrage, l'eau est évacuée en aval automatiquement. "Ce n'est pas un lâcher d'eau brutal, par à-coups mais un délestage en douceur" précise Anne Gallo, vice-présidente à la région Bretagne en charge du tourisme, du nautisme et des canaux.

Avec les crues, les barrages deviennent "transparents"

Après plusieurs mois de fortes pluies, conjugués au passage des tempêtes Eowyn et Herminia, les retenues d'eau d'Ille-et-Vilaine affichent des niveaux élevés, les cotes d'alerte ont été atteintes ces 25 et 26 janvier. Conséquence: toute l'eau qui entre dans le bassin ressort immédiatement, on dit que le barrage "s'efface" ou qu'il est "transparent".

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Face à cet épisode de crues exceptionnelles, tous les services communaux, départementaux et régionaux sont mobilisés, rappelle Anne Gallo.

L'idée n'est pas de préserver un territoire plutôt qu'un autre mais de faire au mieux pour tous

Anne Gallo

Vice-Présidente de la région Bretagne en charge des voies navigables

   

Sur la Vilaine, 3 barrages pour écrêter les crues

En amont de la Vilaine, 3 barrages ont pour rôle d’écrêter les crues et de limiter les inondations à Vitré, Châteaubourg et Cesson-Sévigné. Ils sont gérés par Eaux et Vilaine. Ils n'ont pas vocation à préserver Rennes des inondations.

Le niveau de ces 3 retenues avait été abaissé dès le 12 janvier ce qui a permis de « tamponner » la crue. Depuis le 26 janvier, ces barrages ont atteint le niveau du déversoir (trop-plein). Ils sont dès lors "transparents", les volumes d'eau sont les mêmes en entrée et en sortie de la retenue.

Ce 29 janvier, les niveaux dans les barrages restent stables, selon Eaux et Vilaine, une très légère baisse a même été observée. L’épisode pluvieux de ce jour devrait néanmoins entraîner une nouvelle remontée. "Les barrages étant transparents, la décrue qui s’était amorcée en aval va être stoppée et un rebond est attendu à partir de cet après-midi à Vitré et Chateaubourg" précise Jean-Luc Jégou, directeur général d'Eaux et Vilaine.

Passé un certain débit à l'entrée du barrage, l'ouvrage ne peut plus assurer un rôle régulateur des crues. 

C'est ce qui se passe en aval de la Vilaine, au barrage d’Arzal-Camoël. Depuis le 24 janvier, l'eau y est évacuée à gros débit, 1200 m3 /seconde vers la mer, une ouverture maximale en fonction de la marée. Le pic de crue est attendu sur Arzal pour la fin de la semaine, ou en début de semaine prochaine.

Préparer la décrue : sécuriser et réparer 

Du côté des canaux, en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan, ça déborde de toutes parts. Les canaux ont été aménagés pour gérer l'eau jusqu'à un certain niveau. Niveau critique qui a été dépassé depuis déjà quelques jours. Les portes des écluses sont donc toutes grandes ouvertes depuis ce week-end pour permettre à l'eau de circuler. Pour une durée indéterminée.

Avec les quantités d'eau tombées depuis plusieurs mois, la décrue s'annonce très lente. Pour autant, les services des voies navigables envisagent déjà l'après. Leur première mission sera d'évaluer les dégâts sur les berges, les chemins de halages et de sécuriser les lieux. 

On s'attend à des affaissements, des effondrements de berges. On a aussi des craintes sur la végétation, les arbres sont fragilisés. On sait déjà que des millions d'euros seront nécessaires pour tout remettre en ordre. Des chemins de halage vont sûrement disparaître

David Moy

Directeur des voies navigables de Bretagne

Dès que le niveau d'eau baissera, toutes les équipes seront à pied d'oeuvre. En attendant, les agents techniques des canaux et les éclusiers qui ne peuvent plus accéder à leurs postes de travail ont été mis à disposition des communes de Redon et Guipry-Messac. Histoire de prêter main forte aux villes les plus sinistrées. 

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