Amandine Mercier s’est découvert, sur le tard, une passion pour la soudure, dans les traces de son père. Et il ne lui aura fallu que deux années de pratique pour devenir championne d’Europe. Un parcours et une motivation qui suscitent l’admiration.
Une histoire personnelle pour une belle ascension
"Je me souviens de l’odeur du métal fondu dans l’atelier de mon père. Je le revois avec sa cagoule de soudure. Mon papa était serrurier, chaudronnier, métallier, soudeur. Je pense souvent à lui lors des compétitions".
Amandine Mercier, 25 ans, évoque avec pudeur et émotion ce papa parti trop tôt, en 2018, alors qu’elle travaillait encore en restauration, son premier métier. Un père qui n’aura donc pas vu l’ascension rapide de sa protégée dans la soudure après une reconversion, suite à la période Covid.
De la formation à la consécration mondiale
En seulement deux ans et demi, Amandine s’est brillamment formée et a redoublé d’efforts pour montrer ce dont elle était capable. À l’arrivée, un titre de championne d’Europe au sein du groupe Toyota Material Handling en Suède et une 5ᵉ place aux championnats du monde au Japon à l’automne dernier.
"Nous devions fabriquer une pièce en soudant des tôles. Elle devait être complètement hermétique et résister au test de pression". Tout était noté : l’aspect des soudures, la technique, la dimension, le soin, la régularité, etc. Amandine ne réalise toujours pas vraiment, mais ressent une certaine fierté de pouvoir représenter son pays à l’étranger.
J’ai adoré l’expérience et j’espère pouvoir refaire des compétitions.
Amandine MercierSoudeuse
La jeune femme aime le côté minutieux de la soudure, elle qui avoue pourtant avoir "la bougeotte. Dans mon métier, il faut toujours rechercher la perfection, la précision. C’est tellement enrichissant !"
Et comme Amandine apprend vite, elle évolue rapidement. D’opératrice, puis agent polyvalente, elle est passée pilote de ligne soudure chez Toyota Material Handling à Ancenis, en Loire-Atlantique. "Je gère une ligne de production de châssis pour chariots élévateurs".
Dépasser les barrières de genre
Un parcours qui inspire ses collègues, mais qui sert aussi de modèle pour les jeunes filles qui veulent se lancer dans des secteurs traditionnellement masculins. Elle montre ainsi qu'un métier ne se limite pas à un genre, mais à des compétences, de la détermination et de la volonté.
Mouna Khaldi et Johann Pailloux
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