Deux hommes armés ont été arrêtés près d'Angers, se dirigeant vers Nantes avec leurs véhicules respectifs. Ils étaient tous les deux en possession de l'adresse de Mahammad Mirzali, journaliste Azéri, qui a déjà été plusieurs fois victime de tentatives de meurtre.
Deux hommes armés à deux heures d'intervalle au péage de Corzé, près d'Angers, en direction de Nantes. Leur point commun : l'adresse entrée dans le GPS, celle de Mahammad Mirzali, journaliste-blogueur critique envers le régime d'Azerbaïdjan, réfugié en France, nous indique ce dernier qui a été informé par les gendarmes. Le premier est de nationalité azérie (Azerbaïjan) et le second moldave, d'origine turque.
Les deux hommes auraient été placés en garde à vue, puis déferrés.
L'homme de 28 ans a déjà été victime de plusieurs tentatives de meurtre. Il vit aujourd'hui sous protection policière.
Le 6 octobre 2020, il a essuyé des tirs d'armes à feu alors qu'il était au volant de sa voiture, blessé légèrement à l'épaule par une des balles. Le 14 mars 2021 également, lorsqu'il a reçu une dizaine de coups de couteaux en plein jour dans le centre de Nantes. Nous l'avions rencontré peu après.
"Tout semble indiquer qu'il s'agirait d'une nouvelle tentative de meurtre contre Mahammad Mirzali, la troisième et tout aussi terrifiante", a estimé Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale chez Reporters Sans Frontières (RSF).
Selon l'ONG, l'un des interpellés aurait déjà été arrêté pour enlèvement, en 2018 à Kyiv, en Ukraine.
Dans un communiqué, RSF déclare qu'un "commando envoyé de l'étranger vient jusqu'en France attaquer un blogueur réfugié pour ses propos contre Ilham Aliev. Cette affaire devrait être considérée au plus haut niveau de l'État".
Le procureur de la République d'Angers Éric Bouillard a déclaré à Ouest-France qu’il y a "effectivement eu deux hommes interpellés avec, peut-être, une destination finale nantaise. Une enquête de flagrance a été ouverte". Il a confirmé à l'AFP l'ouverture d'une information judiciaire mardi, tout en précisant que "le lien fait avec M. Mahammad" n'était "pas confirmé à ce stade".