Francis Joyon remet les voiles pour un tour d'Europe à bord du maxi-trimaran Idec. Cette fois, pas d'objectif sportif, mais la volonté de donner davantage de visibilité à une centaine d'initiatives écologistes, et de lutter contre le dérèglement climatique.
Francis Joyon est plutôt habitué aux tours du monde sans escale. Mais cette fois-ci, le grand navigateur s’apprête à prendre le large, non pas pour tenter d’accrocher un nouveau record, mais pour défendre les intérêts de la planète. "Là, il n’y a plus aucun objectif sportif, c’est seulement l’objectif environnemental qui reste", explique celui qui a remporté la Route du Rhum en 2018.
Départ au ponton Belem à 16 heures à Nantes ce samedi
En compagnie d’autres marins expérimentés, "tous des amis" du navigateur, il s’élancera demain, samedi 16 mars, à bord du maxi-trimaran Idec Sport, l’un des bateaux les plus rapides au monde, depuis le ponton Belem à Nantes à 16h. L’objectif, aller au bout du projet The Arch, et boucler un tour d’Europe des initiatives qui pourraient aider à limiter le dérèglement climatique. Pensé en France par un groupe de citoyens, d’entrepreneurs et de marins, le projet, résolument européen, est soutenu par la présidence du Conseil de l’Union européenne.
Premier témoin des conséquences des activités humaines sur le milieu marin, Francis Joyon, qui fut le premier à boucler à un tour du monde en solitaire et sans escale en 2004, est "content de quitter la performance pour essayer d’apporter quelque chose à la cause de la protection des océans". Copenhague, Malaga, Ajaccio, Naples,… à chaque escale il ira à la rencontre de la centaine de porteurs d’initiatives sélectionnés pour l’aventure. "Notre but ça va être de faire connaître ces solutions et ces inventeurs qui ont des fois du mal à être visibles", précise Francis Joyon, ravi de pouvoir mettre à profit sa notoriété.
Nous les marins sommes concernés, parce qu’on voit de nos propres yeux ce qu’il se passe. Si on plonge à l’arrivée des courses comme en Guadeloupe par exemple, on voit que la vie marine diminue, que les coraux blanchissent, alors on voudrait faire quelque chose.
Francis JoyonNavigateur, vainqueur de la Route du rhum en 2018
François Gabard et Catherine Chabaud à bord
Pour la première étape, Francis Joyon emmènera avec lui à bord l’eurodéputée et navigatrice Catherine Chabaud (MODEM) jusqu’à Copenhague au Danemark. Ensuite, retour en France pour le maxi-trimaran, qui prendra la direction de Concarneau. Là-bas, un autre grand navigateur se joindra à l’équipage : François Gabard, lui aussi ambassadeur du projet The Arch, mettra les voiles avec eux vers le Sud pour poursuivre le tour d’Europe.
Si le voyage se déroule sans chronomètre, Francis Joyon ne prend toutefois pas cette traversée près des côtes européennes à la légère. "On est quand même à la porte du printemps, on monte dans le nord, on peut avoir des conditions un peu engagées en montant dans le nord", prédit le navigateur, qui sait qu’"en navigation côtière y a beaucoup plus de pièges qu’au large".
Demain, samedi 18 mars, le départ du navire de Francis Joyon sera festif. Le public est convié dès 14 heures près du bateau au ponton Belem à Nantes pour assister à la traversée de la Loire par un funambule, et profiter de la présence d’une fanfare. Au début du mois de juin, le bateau devrait achever son périple dans le port de Saint-Nazaire, où une exposition tirée des découvertes de l’expédition sera organisée cet été.