Des syndicats enseignants appellent à un rassemblement, ce dimanche 18 octobre à Nantes, Angers et la Roche-sur-Yon en hommage à Samuel Paty, professeur assassiné à Conflans-Saint-Honorine dans les Yvelines.
"On le reçoit comme un coup très violent". "Passés le choc et l'effroi, l'annonce de l'assassinat de ce collègue dépasse l'entendement". Au son de sa voix, on sent encore comme de la sidération. Bernard Valin est le représentant du Snes-Fsu pour l'académie de Nantes.Professeur en collège, lui aussi, enseigne l'EMC l' enseignement moral et civique. "Jamais je ne me suis senti menacé", lâche-t-il.
Face à la barbarie, surtout il ne faut rien céder, ne pas reculer, ne pas baisser les bras. On sait enseigner. Il faut continuer à le faire
"Notre métier c'est d'enseigner et de développer l'esprit critique de nos élèves", poursuit celui qui, ce dimanche, se tiendra probablement en tête de cortège. "Mais pour continuer à le faire sans retenue, nous devons après ce terrible assassinat, obtenir des garanties de notre hiérarchie. Nous devons être protégés. Nous attendons des actes, pas des paroles de remerciement ou de confiance, il nous faut des engagements écrits. Il faut que Michel Blanquer disent clairement que la liberté pédagogique doit être pleine et entière. Si nous n'avons pas ce soutien alors oui, des collègues se poseront la question et peut-être s'autocensureront".
On a besoin d'entendre clairement oui vous pouvez continuer à utiliser des cariractures, des articles du Canard enchaîné ou des dessins de Plantu. Le ministre de l'Education et Emmanuel Macron, doivent l'écrire noir sur blanc. Sinon notre collègue mort pour rien, mourra une deuxième fois
"Ce qui a été attaqué ce vendredi 16 octobre, c'est le fondement même de l'école : la construction des savoirs. On veut clairement empêcher notre jeunesse de réfléchir. Il faut absolument que nous, enseignants, continuions à porter la liberté d'expression. Nous avons aussi l'obligation d'échanger encore et encore avec les familles sur ce qu'est la République et ce que signifie le mot laïcité", poursuit le professeur.
CONFLANS - Rassemblement devant le collège du #MonsieurPaty pour lui rendre hommage. #Libertedexpression pic.twitter.com/FrVIl1tdJC
— Clément Lanot (@ClementLanot) October 17, 2020
"Aujourd'hui, c'est essentiel, tout le monde doit se poser des questions, y compris les représentants du culte musulman sans faire aucun islamophobisme. Ceux qui sont aux manettes des réseaux sociaux et qui ont laissé diffuser les propos de ce père mécontent du cours et les menaces qui ont suivi après que notre collègue a porté plainte, eux aussi auront à rendre des comptes", conclut Bernard Valin.
Un rassemblement à l'appel des syndicats enseignants aura lieu ce dimanche 18 octobre à 15 heures à Nantes devant la préfecture.
"C'est le coeur de l'école qui est attaqué"
"Nous avons appris avec effroi l’assassinat d’un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulnes (78). Cet acte horrible serait en lien avec l’utilisation en cours de caricatures de Mahometdans le cadre d’un cours d’EMC (enseignement moral et civique). Aujourd’hui, toute la communauté éducative est sous le choc. Nous partageons le deuil de la famille de la victime et témoignons notre soutien à tous ses proches, ses collègues et ses élèves", réagit l'intersyndicale des enseignants de vendée."Cet effroyable assassinat a été commis contre un professeur qui faisait son métier, c’est donc le coeur de l’École qui a été attaqué : les missions d’apprentissage et d’émancipation", poursuivent les professeurs. L’école est le lieu de la construction du citoyen et de sa liberté de conscience, de la formation d’esprits éclairés par la pratique du débat. C’est une tâche essentielle du service public d’éducation".
Attaquer un professeur, c’est attaquer un pilier de notre démocratie et notre République.Nous rappelons notre attachement indéfectible à la liberté d’expression. Cet impératif ne doit pascéder et ne cédera jamais devant le terrorisme.
Le syndicat appelle à un rassemblement unitaire ce dimanche 18 octobre, à 15h à La Roche sur Yon, Place Napoléon. Une gerbe de fleur sera ensuite déposée devant devant la préfecture