La réplique du navire Russe reste jusqu'au 2 octobre sur les quais de Nantes avant de reprendre la mer. Elle ouvre au public pour une courte visite. Mais un voyage de quelques jours sur les flots est aussi possible.
"C'est quand même assez spécial de voir un bateau du 18 ème siècle, qui fonctionne comme à l'époque", s'extasie Ambre sur le ponton du Shtandart. Depuis deux ans, la jeune bénévole hollandaise navigue à bord de cette réplique exacte d'une frégate russe de 1703. Pendant quelques jours, l'équipage s'est amarré au quai Belem à Nantes.L'occasion pour les passants curieux et les furieux d'Histoire de poser le pied sur le parquet de la frégate. Tout, à part peut-être les oranges achetées à la supérette du coin, est à l'identique : La barre à roue - à l’époque, le Shtandart était l’un des premiers à l’avoir - les canons, les sculptures en bois ou encore la cloche, qui sonne dès 8 heures.
Si le navire se visite, lorsqu'il s'amarre pour quelques jours dans un port, ce n’est pas un musée, bien au contraire. Le voilier est encore actif et parcourt les côtes d'Europe depuis plus de 20 ans.
Pendant les voyages en mer, pas question non plus de déroger à la règle de l'authenticité. À bord, l'équipage et les bénévoles jouent le jeu d'une immersion la plus poussée possible.
"On dort dans des hamacs, on tire des canons, on chante sur le ponton le soir quand il n'y a pas d'électricité. C'est comme faire un voyage dans le temps"
Un original en 1703, une réplique en 1994
Le Shtandart, "l’étendard" en français, naît d'une commande spéciale du tsar Pierre le Grand en 1703, qui surveille de près la construction. Le bâtiment est le premier navire amiral de la Marine Impériale Russe, et reste en service jusqu'en 1727.Moins de 270 ans plus tard, un groupe d'artisans russes passionnés de voile, dont Vladimir Martus, capitaine actuel, se lance le défi de reproduire le Shtandart de la manière la plus fidèle qu'il soit, en utilisant certaines techniques traditionnelles, à Saint-Petesbourg. À en croire les photos prises à l'époque, le recours aux tronçonneuses n'était pas totalement exclu.
Ils font cependant face à une difficulté : les plans de Pierre 1er n’existaient plus. L’historien Viktor Krainyukov, qui fait partie du groupe, devra étudier toutes les sources qu'il trouve dans les archives pour, au moins, reconstituer l’image extérieure de ce vaisseau de guerre unique.
Le Shtandart renait de ses cendres en 1999, se lance en mer pour la première fois, et ne s'est jamais arrêté depuis. Mais le nouveau «Shtandart» se dote tout de même d'un équipement moderne nécessaire, dont deux moteurs diesel.
Visiteur ou navigateur
Les visites du navire seront ouvertes jusqu'à ce vendredi 2 octobre. Le lendemain, le Shtandart reprendra la mer, direction La Rochelle où il s'arrêtera de nouveau quelques jours, avant de redescendre vers Bordeaux.Tout comme Ambre, n'importe qui peut rejoindre l'équipage, pour ces quatre jours en mer, entre deux ports, ou plus, si l'âme du navigateur résonne trop fort.
Informations :
Horaires de visite de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 20 h 3 0, jusqu’à 22 h le vendredi.Tarifs de la visite : 4 € par personne, 2 € par enfant, gratuit pour les moins de 12 ans.
Plus d’info sur www.shtandart.ru