Depuis le 4 décembre, la culture foraine fait partie du patrimoine mondial immatériel de l'Unesco. À Lyon, les forains n'ont pas le cœur à la fête, la municipalité n'a pas trouvé de site pour installer le Luna Parc, l'année prochaine. Il risque donc de fermer.
La fête foraine a été inscrite au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco, le 4 décembre dernier. C'est le combat de dix années mené par l'avocat Olivier Le Mailloux, son frère Renaud et Zeev Gourarier, l'ancien directeur scientifique du Mucem : "C'est une véritable reconnaissance mais aussi des mesures de protection qui doivent être appliquées pour faire en sorte de favoriser les arts forains et faire en sorte qu'il y ait de moins en moins de difficultés sur le plan des communes qui, malheureusement, parfois, ont tendance à vouloir faire disparaître la fête foraine de nos villes", explique Olivier Le Mailloux.
"On compte bien être présents l'année prochaine"
C'est ce qui semble se passer à Lyon. La municipalité n'a pas trouvé de site pour accueillir le Luna Parc, l'année prochaine. Il est pourtant installé depuis plus de 25 ans dans le quartier Confluence. Allan Caillau, membre du comité des forains de la vogue de Confluence, est dans l'incompréhension mais ne compte pas se laisser faire : "On compte bien être présents l'année prochaine sur la commune pour les jeunes qui ont envie de se divertir".
Les forains ont travaillé avec la mairie tout au long de l'année pour trouver un nouvel emplacement mais ces discussions n'ont mené à rien. Ils ont donc demandé une année de sursis sur le site de Confluence : "La mairie nous a donné la place jusqu'au 19 janvier, ce qui nous convenait pas du tout parce que nos dates initiales finissent le 9 mars cette année donc on a déposé des préavis de manifestations. Mais l'adjoint au maire a finalement déplacé les travaux pour qu'on puisse être là jusqu'au 9 mars. On a donc demandé une médiation en préfecture pour que ça soit acté devant la préfète".
Mais pour l'année prochaine, aucune garantie n'a été donnée : "Entre les besoins des forains, les contraintes techniques et la proximité des habitations, c’est compliqué de trouver une proposition qui convienne", avoue Valentin Lungenstrass, adjoint à la mobilité et à la logistique urbaine."La Place Bellecour et le Parc de la Tête d’Or ne nous paraissent pas pertinents par leur positionnement, pour des aspects patrimoniaux, également". Des discussions auront lieu d'ici la fin de l'année pour prendre une décision : "On sera reçus après les fêtes de fin d'année", déclare Allan Caillau, un forain.
Les professionnels restent inquiets puisque le Luna parc d'hiver et celui d'été représentent cinq mois de travail pour certains.
C'est 35-40% de mon chiffre d'affaires à l'année, c'est ce qui nous permet de remplir notre frigo, de vivre.
Allan CaillauMembre du comité des forains de la vogue de Confluence
S'ils n'obtiennent rien de la mairie, les forains menacent "de remonter les manèges de force sur la Place Bellecour" et s'ils ne peuvent pas, "de les brûler". La décision est attendue pour le début de l'année 2025.