Réaménagement de l' aéroport Nantes Atlantique: les 24 maires de l'agglomération se satisfont d'un socle commun

Les 24 maires de l'agglomération nantaise se sont réunis pour la première fois pour évoquer l'avenir de l'aéroport Nantes Atlantique. Ils sont satisfaits d'avoir trouvé un socle commun à défendre. Au coeur de leurs priorités notamment, la protection des riverains.

Lors de sa venue début octobre, le ministre des Transports Clément Beaune, avait donné un mois aux élus du territoire pour s'accorder sur les points clés du nouvel appel d'offre autour du réaménagement de Nantes-Atlantique.

L'allongement de la piste ne semble plus être un sujet puisqu'il n'est pas prouvé qu'il permettrait une diminution des nuisances sonores pour les Nantais.

L'Etat a annulé l'appel d'offre de modernisation de l'infrastrucure. Une nouvelle page est à écrire. Avec un nouvel appel d'offre qui doit s'intéresser aux modalités de modernisation de la gare, des parkings, des équipements, de la réflexion de la piste ou encore des mises aux normes énergétiques et environnementales.

Plus forts à 24

Mais le principal point de crispation concerne le trafic : De 5,8 millions de voyageurs en 2022, il pourrait atteindre plus de 9 millions de voyageurs à l'horizon 2040. Pour certains élus, y compris de la majorité, qui demandent un plafonnement à 56 000 vols par an, c'est trop. 

L'annulation de l'appel d'offre à la rentrée, avait été perçue comme une déception par de nombreux élus. Pour d'autres cela permettait un nouveau délai dans des travaux jugés indispensables pour la vie économique de la région.

Même si plus de cinq ans après l'abandon du projet de transfert de l'aéroport vers Notre-Dame des Landes, l' horizon de Nantes Atlantique semble toujours très bouchée, la première réunion entre les 24 élus de l'agglomération nantaise a été vécue comme une réussite. Tous d'accord sur un panel de priorités, ils espèrent bien peser et faire entendre la voix des riverains et protéger leur santé dans le futur projet.

Pour Jean-Claude Lemasson, maire de Saint-Aignan de Grand Lieu, l'une des trois communes les plus impactées par le trafic de l'aéroport, la réunion est une satisfaction. "C'est une avancée assez conséquente dans le sens où nous sommes demandeurs et collectivement auprès des services de l'État d'aller plus loin sur le sujet de l'insonorisation par exemple des habitations des riverains. Les directives actuelles sont insuffisantes. Des avancées aussi sur ce que pourrait être la stratégie aéroportuaire pour l'agglomération de Nantes, en privilégiant bien évidemment la protection des riverains, mais aussi en tenant compte de la nécessité de moderniser la plateforme."

Quelles solutions?

Parmi les solutions, la limitation du trafic fait souvent l'objet de discussions. Quitte à revoir certaines ambitions à la baisse?

Pas pour le maire de Saint-Aignan-de Grand-Lieu. "On est tous d'accord sur le fait qu'on ne fera pas Notre-Dame-des-Landes à Nantes Atlantique. Mais avant on était trois communes un peu plus concernées que les autres à demander des actions plus concrète et efficaces. Désormais on est 24. Ça change la donne".

À 24, on est forcément plus forts. J'espère que d'autres institutionnels nous rejoindrons, je pense à la région par exemple, et au département. Il est nécessaire de légiférer pour reprendre un certain nombre de dispositions de droits communs qui ne sont aujourd'hui pas suffisantes.

Jean-Claude Lemasson

Maire (DVG) de Saint-Aignan-de-Grand Lieu

Pour cet élu, l'Etat leur a donné une opportunité à saisir, des cartes à rebattre. "Le sujet de l'allongement de la piste de 400 mètres venait toucher de plein fouet l'intégrité de ma commune. Donc se dire que cet abandon est possible aujourd'hui à 99,99%, c'est d'autant plus satisfaisant."

La maire de Rezé, Agnès Bourgeais, frondeuse depuis le départ sur ce dossier, appelait à un plafonnement du nombre de vols à 56 000 vols par an. Sachant qu'en 2019 avant le Covid, le trafic était de 60 000 vols, la question du trafic reste un véritable sujet.

"Je maintiens cette position. C'est une question de santé publique. Est-ce qu'on va réussir à se mettre d'accord à 24 sur cette question? Je ne sais pas encore. On va continuer à travailler, mais en tout cas, c'est quelque chose que moi je continuerai à porter."

La limitation du trafic, un enjeu

"La limitation du trafic fait partie des enjeux cruciaux, mais l'élargissement du couvre-feu aussi. L'organisation mondiale de la santé le dit. Il faut 8 heures de sommeil. Aujourd'hui le couvre-feu c'est 6 heures de sommeil. Donc ça fait vraiment partie des deux questions en matière de santé publique qu'il va falloir porter mais ce ne sont pas les seules. Il y a une question d'environnement aussi, si on reparle des particules ultra fines, il y a énormément de choses à voir. Quant au couvre-feu, il devrait déjà être appliqué, c'est la loi, c'est le minimum."

J'espère qu'il y a quand même a minima des choses sur lesquelles on va tomber d'accord parce que c'est quand même de la santé de nos habitantes et de nos habitants dont on parle. C'est quand même bien ça la priorité, ça m'inquiéterait qu'on n'arrive pas à avoir un consensus sur la question de la santé.

Agnès Bourgeais

Maire de Rezé

"Il y aura un débat avec l’Etat"

Quant à Fabrice Roussel, maire PS de la Chapelle-sur-Erdre et 1er vice président de Nantes Métropole, il est également confiant. "Certains maires souhaitent aller plus loin sur certains sujets, mais en tout cas, ce ne sont pas des points de blocage aujourd'hui dans l'écriture d'un socle commun. Quelle est la priorité pour notre métropole? Pour nous la priorité, c'est la protection des populations, des sujets de santé, avec ces demandes qui existent depuis plusieurs semaines de mieux appliquer le couvre-feu. Il faut vraiment avancer de manière très concrète là-dessus. Et puis l'autre enjeu pour nous, c'est de réfléchir à comment on peut faire des propositions pour mieux réaménagement la plateforme de l'aéroport."

Je crois qu'on essaie de concilier à la fois des éléments de protection et de santé des riverains, et d'avoir un outil économique qui puisse permettre de répondre aux besoins des entreprises pour leur permettre de continuer à vivre. Maintenant, on est dans un environnement, on le sait très bien, avec des riverains à proximité. Et ça, ça doit quand même très fortement peser sur les sujets de réaménagement.

Fabrice Roussel

1er vice-président de Nantes Métropole

Et l'élu est lui aussi confiant : "On l'a déjà répété plein de fois on ne fera pas à Nantes Atlantique Notre-Dame-des-Landes, et donc il y aura un débat avec l'État sur la capacité d'accueil de cet aéroport. Cette position n'est pas encore tranchée. Nous souhaitons discuter de tout cela avec l'Etat, justement dans la construction du cahier des charges, parce que ça va être un élément essentiel par rapport à l'environnement et par rapport aux riverains."

Avec Cathy Colin.

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