Réforme des retraites et grève des éboueurs : "c'est un cloaque", des tonnes de déchets non collectés à Nantes

Conséquences de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, les poubelles jonchent les trottoirs de Nantes et Angers. Les habitants sont pourtant incités à garder au maximum leurs déchets à leur domicile.

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Sacs jaunes, bleus ou noirs : au pied des immeubles, les poubelles débordent et les sacs envahissent les trottoirs. Malgré les recommandations de garder ses poubelles chez soi, certains habitants n'hésitent pas à les déposer au coin de la rue, voire dans la rue voisine. 

"C'est un cloaque", réagit ainsi une habitante, excédée par "ces messieurs en costume", qui déposent en catimini leurs déchets chez les voisins.

Mobilisés contre la réforme des retraites, les éboueurs de la ville de Nantes bloquent les trois sites de collecte de Nantes, Janvraie, Etier et Grande-Bretagne, depuis le 7 mars. Le mouvement vient d'être reconduit ce 20 mars pour 24 heures lors d'une assemblée générale.

"Le mouvement va durer au minimum jusqu'à jeudi, prévient Yves Lamy, délégué CGT des éboueurs nantais. Le 49.3 ne passe pas du tout".

Selon Yves Lamy, "9 000 tonnes de déchets n'ont pas été ramassées depuis deux semaines". Il y a les poubelles visibles dans les rues et celles stockées, "des montagnes dans les caves des immeubles".

Place du Sanitat, devant l'église Notre-Dame de Bon Port, le tas d'ordures occupe désormais une place de stationnement. Cyprien Roujou, gérant d'un fast-food à proximité, y dépose désormais ses poubelles, à la demande de son propriétaire, "pour éviter que les rats n'envahissent la cour arrière de l'immeuble."

Dans tous les quartiers de la ville, chaque rue a son "château d'ordures". Les sacs jaunes pourtant dédiés aux matières recyclables, donc plus simples à stocker, sont tout aussi nombreux que les sacs bleus ou noirs.

Dans les habitats collectifs gérés par Nantes Métropole Habitat, des consignes ont été affichées dans les halls d'immeubles pour limiter les sacs poubelles. "Et pour éviter leur accumulation dans les locaux dédiés, les bacs roulants restent sur l'espace public", précise Franck Albert, directeur communication de NMH.

Outre les trois dépôts de collecte, les deux usines d'incinération sont également à l'arrêt. Interrogée, la mairie de Nantes nous précise que "par conséquent, aucune collecte n'est effectuée sur l'ensemble des communes de la Métropole, dont Nantes, par défaut d'exutoire. Les usagers sont donc invités à rentrer leur bac."

Des collectes sont cependant effectuées ponctuellement pour des enjeux de sécurité et d'urgence de salubrité, dans le respect du droit de grève, précise la ville de Nantes. Une collecte a ainsi été effectuée dans des Ehpads, le 16 mars dernier et dans le centre-ville de Nantes pour dégager les restes de poubelles après les manifestations des 17 et 18 mars.

A Angers, une procédure de référé devant le tribunal judiciaire

La collecte des déchets est également stoppée à Angers depuis le 13 mars. Un piquet de grève de l'intersyndicale bloque l'accès au site de Biopole qui inclut le centre technique des déchets, le centre de tri des emballages et le centre de transfert des ordures ménagères.

"Les équipes de collecte ne peuvent pas sortir du site et les prestataires ne peuvent pas y vider les camions, la collecte des déchets est fortement perturbée pour une durée indéterminée", souligne Angers Loire métropole.

"Ce blocage est inadmissible", a réagi Jean-Marc Verchère, maire d'Angers et président d'Angers Loire Métropole.

Le 16 mars, une procédure de référé devant le tribunal judiciaire "pour faire respecter le libre accès au site et la libre circulation des véhicules" a été engagée devant le tribunal judiciaire par la communauté urbaine.

"Il est attendu que le juge des référés puisse ordonner au plus tôt l’expulsion des occupants du site de Biopole et du Centre Technique Environnement Déchets", a précisé Jean-Marc Verchère. 

Après une semaine de grève, la situation n'est cependant pas comparable à celle de Nantes. Dans le centre-ville d'Angers.

"Il y a assez peu de poubelles jaunes dans les rues, remarque Anthony Bernard, directeur de l'agence immobilière de l'Anjou et du cabinet Meunier. Les gens font preuve de civilité et d'attention, ils n'ont pas envie de se faire polluer". Également gérant de syndic, il a informé l'ensemble des copropriétaires des problèmes de collecte.

Angers Loire Métropole informe les habitants au jour le jour, via son site internet. Ainsi ce 20 mars, "la collecte du tri en porte-à-porte et apport volontaire n’est pas possible, pour toutes les communes d'Angers Loire Métropole. Les habitants sont invités à rentrer leurs bacs et sacs dans la mesure du possible. La collecte des ordures ménagères prévue à Béhuard, Montreuil-Juigné et Saint-Martin-du-Fouilloux est maintenue. La collecte des ordures ménagères prévue à Angers, Avrillé, Bouchemaine et Cantenay-Épinard ne sera pas assurée", affiche le site.

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