Rentrée scolaire 2024 : attention aux poux, "les adolescents sont plus touchés par les grosses infestations"

Les parasites prolifèrent toute l'année, mais un pic intervient souvent entre la mi-août et la mi-septembre. À l'aube de la rentrée, la chasse aux poux est lancée.

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Les poux sont venus gâcher la fin des vacances de Shana. Depuis deux semaines, l'adolescente de 13 ans ne cesse de se gratter la tête. "C'est désagréable", bougonne la jeune fille tout en passant la main dans ses cheveux.

La rentrée approche à grands pas et il est hors de question pour la mère de Shana de laisser sa fille sur les bancs de l'école, la tête infestée de poux. Pendant plusieurs jours, elle a alors essayé d'éradiquer l'espèce invasive par ses propres moyens, mais en vain.

Venir dans un salon revient moins cher que d'accumuler les produits vendus en grandes surfaces qui ne marchent pas

Mère de Shana

Cliente

Aux grands maux, les grands remèdes : la maman a décidé de s'en remettre à Virginie Thoby. Biochimiste de formation et épouilleuse professionnelle depuis 2018, la Nantaise tient un salon de traitement des poux et des lentes dans le sud de la capitale ligérienne.

Entre contrôle de la présence des parasites, passages du peigne strié et élimination des petites bêtes les plus récalcitrantes, l'opération prend près d'une heure et coûte près de 95 euros sur des cheveux longs. "C'est plus efficace et ça revient moins cher que d'accumuler les produits vendus en grandes surfaces qui ne marchent pas", assure la mère de Shana. 

Virginie Thoby confirme que la plupart des personnes font appel à elle après avoir essayé les divers shampoings et autres lotions estampillées "anti-poux" des supermarchés. "C'est de la poudre aux yeux", déplore l'épouilleuse.

D'après elle, on peut ranger ces produits dans deux grandes familles dont aucune ne serait satisfaisante. D'un côté, ceux contenant du silicone ; de l'autre, ceux qui misent sur l'étouffement des poux.

"Le silicone tue les poux, mais pas les lentes. Pire, il les colle sur les cheveux… Donc ça n'arrange rien. Quant à l'étouffement, ça ne se fait pas comme par magie parce qu'un pou peut vivre jusqu'à 22 heures sous apnée !", détaille Virginie Thoby. 

Démangeaisons trois mois après l'invasion 

Assis à côté de Shana, Lucien est là pour un rendez-vous de contrôle. "C'est tout bon, je ne vois plus rien", lui promet l'épouilleuse. Un soulagement pour l'adolescent de 15 ans qui se bat avec les poux depuis près d'un an.

"Lundi, je rentre en Seconde et je voulais vraiment m'en débarrasser avant. Ç'aurait été gênant, sinon…", confie Lucien. Le très bientôt lycéen raconte que, parfois, les poux et les lentes étaient visibles dans ses longs et épais cheveux auburns. 

Sur une tête infestée, il y a des fécondations de poux chaque jour

Virginie Thoby

Épouilleuse nantaise

Les parasites ont pris position de la tête de Lucien si longtemps, parce qu'il ne s'est pas immédiatement rendu compte de leur présence. "Le symptôme principal de l'invasion des poux est la démangeaison. Cependant, les adolescents y sont moins sensibles : en période de croissance, on peut commencer à se gratter seulement un, deux, voire trois mois après l'arrivée des bestioles", détaille Virginie Thoby.

Un temps qui permet aux insectes de se multiplier très rapidement. "Une tête infestée accueille des fécondations de poux chaque jour. On évalue à plus de 90 naissances en un mois", souligne la spécialiste.  

La clientèle principale de Virginie Thoby est donc adolescente. "On a déjà éradiqué des poux sur un bébé de 15 jours et sur une mamie de 101 ans ; mais — parce que la détection est moins rapide chez eux — les adolescents sont plus touchés par les grosses infestations", assure-t-elle. 

Des poux à cause des selfies ?

Cette vulnérabilité des adolescents face aux poux, Virginie Thoby l'explique aussi par un manque de prévention. Elle regrette notamment que ces parasites soient une préoccupation réservée à l'école primaire.

"Les maîtresses et maîtres d'écoles préviennent et des mots sont mis dans les cahiers. Mais, quand arrivent le collège et le lycée, il n'y a plus rien. Pourtant, les adolescents sont tout autant exposés aux poux", soutiens l'épouilleuse.

Les poux ne volent pas et ne sautent pas, c'est donc le fruit d'un contact physique

Virginie Thoby

Épouilleuse nantaise

Entre les premières soirées pyjama et les premiers amours ; les risques d'en attraper sont même décuplés à l'adolescence. "Les poux ne volent pas et ne sautent pas, ils se transmettent principalement de cheveux à cheveux. C'est donc le fruit d'un contact physique", précise Virginie Thoby.

La spécialiste regarde également les réseaux sociaux d'un œil noir. Elle prétend qu'ils favoriseraient les rencontres capillaires : "Sur Instagam, TikTok ou BeReal, les ados publient des selfies. Mais les écrans des téléphones ne sont pas larges, alors ils sont obligés de se coller pour prendre la photo. Leurs cheveux se touchent et c'est fatal s'il y a en a un qui a des poux."

Il n'est pas question d'arrêter de vivre pour autant. "Pour éviter d'attraper des poux, il suffit de s'attacher les cheveux ou alors d'y passer un coup de peigne strié deux fois par semaine", conseille Virginie Thoby.

Plus de poux sur le littoral

Des adolescents plein de poux, l'épouilleuse en voit donc en passer à la pelle dans son établissement. C'est vrai tout au long de l'année, même si elle constate que son planning se remplit toujours plus entre la mi-août et a mi-septembre.

Une tendance qui se remarque aussi à l'échelle nationale. Chaque année, l'indice de la société OpenHealth, spécialisée dans la collecte et l’analyse de données de santé, démontre un fort pique des infestations entre la mi-août et la mi-septembre. 

"Les poux se transmettent par sociabilité. L'été, on multiplie les soirées entre amis et en septembre, on retourne à l'école ou au travail. Il s'agit de moment où l'on est toujours avec du monde, donc c'est normal que les poux prolifèrent davantage à cette période", analyse Virginie Thoby.

Elle souligne par ailleurs que les parasites sont d'autant plus présents sur les zones touristiques l'été. OpenHealth dénombre effectivement un très fort taux d'infestation sur les littoraux. Ainsi, les chiffres d'août 2023, montrent une plus grande présence des poux en Pays de la Loire qu'en Île-de-France. Une différence de l'ordre de 50 %.

"Mais, il ne faut pas voir la présence des poux comme une fatalité", rassure Virginie Thoby, en agitant son peigne striée. Un geste pour rappeler qu'un passage régulier de cette brosse anti-poux dans les cheveux permettrait de prévenir, plutôt que de guérir.

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