Rentrée scolaire 2024. "On répond à un réel besoin", pour les fournitures, les ressourceries prônent la seconde main

La rentrée approche, les familles finissent de préparer les affaires des écoliers, collégiens et lycéens. C'est aussi l'occasion de se tourner vers un autre mode de consommation, la seconde main. Les ressourceries proposent de plus en plus de matériel scolaire, plus écologique et plus économique.

Trousses, cartables et classeurs. C'est la rentrée des classes et il faut s'équiper avant de retourner sur les bancs de l'école. Mais tout ce petit matériel, d'année en année, produit beaucoup de déchets. 

Pourtant, qui n'a pas chez lui des classeurs inutilisés, des sticks de colle encore dans leur emballage ou une armée de surligneurs qui n'ont jamais servi ? Qui, à la fin de ses études, n'a pas jeté des stocks de feuilles ou d'autres fournitures dont il n'avait plus l'utilité ? 

Si le matériel scolaire semble être un détail, il a, comme tout achat, des conséquences sur l'environnement. D'ailleurs, le coût de ces objets de consommation peut également vite devenir élevé pour les familles qui n'en ont pas les moyens.

Aujourd'hui, l'éveil des consciences sur les enjeux environnementaux, l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat poussent les familles à trouver de nouvelles solutions, et à se tourner vers des pratiques plus douces.

Seconde main, une alternative pour la rentrée

Dans les rayons du TransiStore, à la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, les clients sont attentifs. Ils cherchent des pépites vintage, choisissent soigneusement de la vaisselle, regardent les vêtements et les meubles.

En rentrant dans la ressourcerie, ils n'ont pas pu manquer cet espace sur le thème des fournitures scolaires. Dès l'entrée, un petit panneau annonce la couleur avec les mots : rentrée scolaire.

"C'est un espace thématique qui change régulièrement. Là, comme c'est la rentrée, on a installé les fournitures scolaires", explique Gaelle Mention, la co-directrice de la ressourcerie. L'année précédente, les équipes de ce lieu éco-solidaire avaient mis en place un espace dédié à la rentrée des classes. Le concept avait bien fonctionné et cette année encore, plusieurs personnes sont venues leur demander si le thème allait être reconduit.

On répond à un réel besoin

Gaelle Mention

Co-directrice du TransiStore

"Je suis passé ce matin pour chercher des fournitures scolaires pour mes petits cousins", explique Ben Rached Hassen devant la boutique. Il précise, "ça m'a permis de trouver deux cartables à des prix vraiment abordables comparés à ce que j'aurais trouvé dans les grandes surfaces. Ça permet aussi de recycler des choses pour des raisons écologiques".

Là, j'ai trouvé un sac à 5 euros qui vaut beaucoup plus cher en grande surface, donc je trouve ça très intéressant

Ben Rached Hassen

Client de la ressourcerie

Ben Rached Hassen repart, le sourire aux lèvres. S'il n'est pas le seul ce matin à s'aventurer entre les rayons de fournitures scolaires, la seconde main n'est pas encore une habitude pour de nombreux consommateurs, surtout sur des thématiques comme le matériel de classe.

Des plateformes en ligne comme Vinted, le Vestiaire Collective ou eBay ont démocratisé les vêtements de seconde main, mais pour beaucoup d'autres objets du quotidien, on ne pense pas à la revalorisation. "On a tous un classeur qui traîne à la maison et qu'on n'utilise plus", interpelle Gaëlle Mention.

Les gens n'ont pas le réflexe d'acheter de la papeterie d'occasion. Pourtant, il y a un gros gisement de fourniture

Gaëlle Mention

Co-directrice du TransiStore

Si l'entreprise vend des objets, un enjeu essentiel pour la direction est aussi de faire de la sensibilisation. "On se plaint que la rentrée coûte cher alors qu'il y a des alternatives", souligne Gaelle Mention. Elle ajoute, "L'une des missions que l'on se donne, c'est aussi d'aller convaincre, pour que les gens puissent avoir le réflexe de penser à la seconde main et à la revalorisation des objets".

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Beaucoup (trop) d'objet

Gloria Eliazord a 24 ans, elle est en service civique à la ressourcerie du TransiStore. "Si les comportements de consommation ne changent pas, les structures qui existent ne vont pas pouvoir suivre la cadence", alerte la jeune femme. Ce que Gloria Eliazord cherche à mettre en évidence, c'est le manque de ressourceries de proximité et l'absence de réflexes des populations.

On nous apporte en moyenne 600 kg d'objets par jour

Gaelle Mention

Co-directrice du TransiStore

Avec les 15 salariés de la boutique et les bénévoles, une trentaine de personnes au total s'active toute la semaine, dans les rayons du TransiStore pour revaloriser les objets et leur donner une seconde vie.

"Les ressourceries sont des lieux avec une réelle activité économique", rappelle Gaëlle Mention. S’il existe, selon le site de la métropole, 25 structures de revalorisation d'objets à Nantes, Gaëlle Mention déplore une carence de ce type de commerce à l'échelle locale, proche des citoyens. Elle espère pouvoir voir un jour des ressourceries sur les sites de consommation traditionnels.

La co-directrice revient également sur la différence entre ressourcerie et recyclerie, "une ressourcerie, c'est un espace généraliste, alors qu'une recyclerie est focalisée sur un type précis d'objet". À Nantes, la plupart des boutiques de revalorisation d'objets sont du second type et sont très spécifiques. Des lieux nécessaires, mais qui ne peuvent pas traiter la masse énorme d'objets à remettre en circulation.

Le potentiel d'objet à revaloriser n'est pas atteint par manque de structure d'envergure

Gaelle Mention

Co-directrice du TransiStore

Les ressourceries ne touchent pas qu'une classe sociale qui serait plus sensible aux questions environnementales. Les clients qui se déplacent jusqu’au TransiStore viennent de tout horizon. "Les profils sont très diversifiés, détaille Gloria Eliazord, il y a des étudiants, des personnes en activité, d'autres au chômage ou des retraités. Il y a beaucoup de personnes qui viennent pour l'aspect écologique, mais il y en a aussi qui viennent pour les prix et la proximité".

Vers une rentrée zéro déchet

Réutilisation, seconde main et fabrication maison. Ce sont les trois piliers d'une rentrée zéro déchet selon le guide de l'association Zero Waste France.

Si nous pouvons tous faire un petit inventaire du matériel que l'on a déjà dans ses placards, la fabrication maison, elle, n'est pas forcément pour tout le monde. Il faut pouvoir se dégager du temps et développer quelques compétences pour transformer un vieux pantalon en une nouvelle trousse par exemple.

Les ressourceries ont justement l'avantage de s'occuper, elle-même, de traiter les produits et de mettre, comme dans un magasin ordinaire, les objets à disposition en rayons. Mais pour Gautier Ravaud, co-président de l'association Zero Waste Nantes, le plus important, c'est d'avoir du recul sur son mode de consommation.

La démarche zéro déchet, c'est surtout s'interroger et prendre conscience de ses habitudes pour éviter le gaspillage inutile

Gautier Ravaud

co-président de Zero Waste Nantes

"Il faut se poser la question : qu'est-ce que je peux faire par rapport à mes contraintes ?", suggère Gautier Ravaud. Pour lui, "il ne faut pas être donneur de leçon. On fait comme on peut. Dans certaines enseignes, le vrac est plus cher et tout le monde ne peut pas se le permettre".

Le plus important, c'est de faire au mieux par rapport aux contraintes qu'on a

Gautier Ravaud

Co-président de Zéro Waste Nantes

Vous l'aurez compris, il vaut mieux éviter d'acheter des fournitures neuves, si vous avez le choix. Essayez cependant de trouver des produits qui vont durer dans le temps et qui pourront être réutilisés, comme les stylos et feutres rechargeables.

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