Les émissions des gaz à effet de serre diminuent en Pays de la Loire, selon le dernier rapport de l'Insee. S'élevant à 7,3 tonnes par habitant, elle reste toutefois plus forte que la moyenne nationale située 6,1 tonnes.
Baisser les émissions des gaz à effet de serre (GES), c'est une des grandes missions données par l'Accord de Paris en 2015. L'objectif : les réduire de 55 % d'ici à 2030. Cela permettrait, en partie, de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ; à l'heure où la planète ne cesse d'exploser ses records de chaleurs.
En Pays de la Loire, les derniers chiffres de l'Insee redonnent un léger souffle d'espoir. Dans un rapport publié ce mardi 27 août, l'aile régionale de l'agence de statistique révèle une baisse de 17 % des GES sur le territoire entre 2008 et 2021. Cela équivaut à une diminution de 0,8 % par an, en moyenne.
"La baisse est quasi continue, malgré le dynamisme à la hausse de la population", détaille l'Insee dans son communiqué. On note par ailleurs une forte baisse en 2020, à la suite de la crise sanitaire. Les multiples mesures de restrictions dues à la pandémie en COVID-19 ont eu le mérite d'avoir un effet positif global sur le climat.
À l'échelle mondiale, la limite des activités économiques et des déplacements de la population a effectivement entraîné une chute temporaire de 7 % des émissions de GES, selon le Centre national de la recherche scientifique. Dans le monde, comme en Pays de la Loire, les émissions, on reprit de plus belle avec la fin de la crise. Atteignant ainsi les 27,6 millions de tonnes équivalentes CO2 en 2021.
Un chiffre encore bien loin de l'objectif fixé par le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet). Le document de planification territoriale fixe la réduction de ses émissions à 21,0 millions de tonnes en 2030 pour atteindre 7 millions en 2050.
Agriculture : le problème et la solution
Malgré une baisse modérée de ses émissions, la moyenne GES par habitant des Pays de la Loire reste plus élevée que celle nationale. D'après l'Insee, un Ligérien émettrait 7,3 tonnes équivalentes CO2 par ans contre 6,4 pour la moyenne française. Cela sera dû à "la forte présence du secteur agricole combinée à celle de la branche énergie (activité de la centrale de Cordemais et de la raffinerie de Donges)", détaille l'agence.
Ainsi, l'agriculture émet 29,5 % des GES de la région. C'est le premier secteur d'émission. "L’élevage, avec la fermentation entérique et la gestion des déjections, est la source principale des émissions de méthane et la culture des sols, celle des émissions de protoxyde d’azote" est-il également précisé dans le rapport.
L’agriculture est aussi un secteur propice au développement des énergies renouvelables
L'Insee Pays de la Loire
La Mayenne, terre d'élevage par excellence, explose ainsi les records. L'agriculture émet effectivement 52 % des GES du département, ce qui la hisse à la première place des émissions de gaz à effet de serre par habitant en 2021, dans la région. Rapportée à la population, ses émissions sont effectivement très variables selon les territoires : "de 4,3 teqCO2 par habitant pour la zone d’emploi de Nantes à 17,7 teqCO2 par habitant pour celle de Mayenne", explicite le communiqué.
De fait, si la Mayenne semble être le bonnet d'âne en matière de GES c'est davantage à cause de ses vaches que de sa population. Notons que le territoire compte deux fois plus de bovins que d'habitants. Par ailleurs, doté d'un budget vert depuis 2020, le Département envisage de réduire par trois ses émissions de CO2 d'ici à 2040.
🚨 Attention, série de cartes très importantes ⤵️
— Jules Grandin (@JulesGrandin) May 31, 2022
La carte de France des départements dans lesquels il y plus de vaches que d'habitants 🗺🐄
🟠 Plus de vaches
⚪️ Plus d'habitants pic.twitter.com/27I9DLlaAZ
Bien que l'agriculture soit un secteur fortement émetteur, elle peut aussi se métamorphoser en solution. "C'est un outil de réduction des émissions de GES. Les espaces entretenus en prairie favorisent le stockage de carbone, tout comme certaines pratiques culturales. L’agriculture est aussi un secteur propice au développement des énergies renouvelables", note l'Insee.
15,6 kg de CO2 pour aller travailler
Dans les Pays de la Loire, plus de 1,4 million d'actifs se déplacent pour aller travailler et la plupart utilisent la voiture ou la moto. "Chaque semaine, ils parcourent une distance moyenne de 117 km, émettant ainsi 15,6 kg de CO2 par personne", souligne l'agence de statistique. Ainsi, les transports sont le deuxième secteur d'émission de la région (28,7% des GES).
Depuis 2008, le taux de GES émis par ce secteur a très légèrement augmenté. "Cette hausse est modérée au regard de la croissance de la population", tempère l'Insee. L'agence souligne également que la démocratisation de la voiture électrique et la favorisation des transports en commun permettraient de stabiliser, voire baisser, ces émissions dans le futur.
Par ailleurs, l'industrie est le troisième secteur d'émission de la région avec 7,8 millions de tonnes dégagées en 2021. Cela équivaut à une baisse de 0,9 % depuis 2021. La chute la plus importante revient toutefois au secteur résidentiel-tertiaire avec -1,4 % en moyenne, par an, depuis 2008.
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