La SNCF lance plusieurs projets d'ampleur dans son réseau des Pays de la Loire. Au programme : modernisation de la ligne qui relie Nantes à Sablé-sur-Sarthe ou encore développement du RER métropolitain dans trois grandes villes de la région à horizon 2030.
"Le temps des projets ferroviaires est un temps terriblement long", concède Frédéric Etève, directeur territorial de SNCF Réseau en Bretagne et Pays de la Loire. Et c’est peu de le dire : dans la région des Pays de la Loire, l’État et la région ont mis un milliard d’euros sur la table en 2022 pour développer l’offre de transports.
Une enveloppe conséquente, en partie dédiée au ferroviaire, censée encourager les mobilités douces. Mais avant d'en voir les effets, il faudra être patient : les premières transformations du réseau ferroviaire régional ne sont pas attendues avant... 2030.
Un milliard pour la mobilité en Pays de la Loire
Après une "année 2023 contrastée" sur les rails, plombée par de "réelles difficultés" comme "le conflit social en début d’année et les évènements climatiques à partir du mois de novembre", le directeur a les yeux rivés vers le reste de la décennie. Et plus précisément, sur les investissements liés au contrat de plan État-région (CPER) en Pays de la Loire, signé en 2022.
Ce plan d’investissement d’un milliard d’euros identifie et chiffre les projets de développement de la mobilité en Pays de la Loire à l’horizon 2027. Une part conséquente de ce plan doit-être consacrée au ferroviaire, en particulier, à la modernisation de la ligne Nantes/Angers/Sablé-sur-Sarthe.
Des travaux sur la ligne Nantes/Angers/Sablé-sur-Sarthe
Sur cette ligne, la plus empruntée du réseau régional, la SNCF se fixe trois objectifs pour les cinq prochaines années.
- D’abord, clôturer 90 km de voie pour limiter les collisions de trains avec la faune sauvage, en augmentation depuis plusieurs années. Le chantier, qui devrait coûter 20 millions d’euros, doit-être achevé en 2029.
- Ensuite, mettre en place une télésurveillance des installations, pour pouvoir contrôler leur fonctionnement à distance et mieux prévenir les pannes. Coût du chantier : 7 millions d’euros.
- Enfin, et c’est le projet le plus long à mettre en place, la SNCF veut digitaliser la signalisation sur toute la ligne. Mais pour y parvenir, la SNCF doit renouveler les postes d’aiguillage. Sur ce point, la SNCF s’apprête à lancer des études, qui coûtent déjà 12 millions d’euros. Viendra ensuite le temps des travaux, puis, enfin, de la mise en service, pas avant 2035.
Le RER métropolitain à Nantes, Angers et au Mans
Autre point important du CPER, les investissements consacrés au service express régional métropolitain (SERM). Cette déclinaison du RER parisien, portée par Emmanuel Macron depuis 2022, doit-être développée dans dix agglomérations françaises, dont Nantes, Angers et Le Mans à l’horizon 2035.
Avec les SERM, la SNCF veut décongestionner les villes et faciliter les déplacements des voyageurs qui s'y rendent quotidiennement. L'objectif de la SNCF est de mettre plus de trains en circulation à infrastructure constante. Pour y parvenir, l’entreprise veut partager davantage les voies, c’est-à-dire d’accueillir, sur un même quai, deux trains aux destinations différentes.
Une gare à l'aéroport de Nantes
Autre objectif du SERM, la SNCF veut créer une halte à l’aéroport Nantes-Atlantique sur la ligne Nantes-Pornic.
Cette même ligne, sur laquelle les voyageurs dénoncent des conditions de circulation dégradée, fait partie des dossiers "prioritaires" de la SNCF Réseau en Pays de la Loire. Si le directeur ne prévoit aucune amélioration de l’offre de services à court-terme, il espère un renfort du nombre de trains en 2027.
Cette ligne est une priorité mais je ne suis pas magicien. Tout dépendra du service que la région voudra mettre en place
Frédéric EtèveDirecteur territorial de SNCF Réseau en Bretagne et Pays de la Loire
La ligne Thouars/La-Roche-sur-Yon bientôt rénovée
Restent les lignes fines, ces lignes ferroviaires peu empruntées, qui cheminent à travers les campagnes. La portion Thouars-Bressuire-La-Roche-sur-Yon (à cheval sur la Vendée et les Deux-Sèvres, n.d.l.r) sera entièrement rénovée avant 2030, pour un budget total de 93 millions d’euros. Elle était la dernière de la région non rénovée, et permet de relier Tours aux Sables-d’Olonne.
Même chose pour la ligne Cholet-Les Herbiers, aujourd’hui hors-service. Elle pourrait être remise en marche à l’horizon 2030, mais cette renaissance, n’est, pour l’heure, qu’hypothétique, puisque cette portion appartient au département de Vendée et non à la SNCF.
Encore, pour la plupart, au stade embryonnaire, ces projets pourraient prendre une décennie, voire plus, avant d'aboutir. Une modernisation lente, mais nécessaire pour le confort des voyageurs : depuis 2019, la SNCF rapporte qu'en Pays de la Loire, la fréquentation des trains a augmenté de 40 %.
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