Engagée depuis mars 2020 dans la recherche d'un vaccin contre le SARS-CoV-2, la société Valneva, implantée à Saint-Herblain, près de Nantes, a annoncé ce mardi la prochaine signature d'un contrat pour 60 millions de doses de son vaccin à venir pour l'Union Européenne.
La société Valneva, spécialisée dans les vaccins contre les maladies infectieuses a annoncé ce mardi 12 janvier "être en discussions avancées avec la Commission Européenne (EC) pour la fourniture d’un maximum de 60 millions de doses de son candidat vaccin contre la COVID-19, VLA2001."
La particularité du vaccin développé par Valneva, le VLA2001, est d'être conçu sur la base d'un virus inactivé, à partir de toute l'enveloppe du virus. C'est le seul du genre actuellement en phase de développement clinique en Europe.
Faire face à de nouvelles mutations du virus
"On va générer plein d'anticorps contre la surface du virus, explique Franck Grimaud, le Directeur Général de Valneva, la variabilité des anticorps va permettre de faire face à de nouvelles mutations du virus."
Une référence à ces mutations de la covid-19 constatées à Londres et en Afrique du Sud, qui, pour le moment, ne semblent pas poser problème aux vaccins actuellement sur le marché.
C'est le même procédé pour le vaccin de la grippe saisonnière, c'est aussi le cas pour le vaccin contre l'encéphalite japonaise qu'a développé Valneva et pour lequel le laboratoire annonce une efficacité de plus de 98 %.
Autre atout évoqué par Franck Grimaud pour le VLA2001, c'est qu'il ne nécessite pas de logistique particulière. "On peut le stocker à une température de 4° à 8°, assure-t-il, c'est une logistique simple."
Le vaccin Pfizer-BioNTech nécessite un stockage à -70° et -20° pour celui développé par Moderna.
Vacciner tout type de population
"On peut aussi vacciner tout type de population" ajoute Franck Grimaud. Un argument commercial de plus pour rassurer ceux qui se posent la question du vaccin, notamment pour les très jeunes enfants ou les femmes enceintes.
Mais le vaccin sur lequel a travaillé le laboratoire implanté à Saint-Herblain, près de Nantes, est aussi plus long à produire. Il est encore dans sa phase de test clinique sur l'homme.
Néanmoins, Valneva, en attendant les autorisations de mise sur le marché, a déjà commencé à le produire dans son usine écossaise, proche d'Edimbourg. Les premiers lots seront ensuite mis en flacon en Suède, près de Stockholm et le contrôle qualité se fera en Autriche, sur le site viennois du laboratoire.
Ce n'est qu'ensuite que les 60 premiers millions de doses destinées à son premier client qui a financé les recherches et une nouvelle usine, le Royaume Uni, seront livrées, à condition bien sûr, que l'innocuité du vaccin soit établie. Ce que diront les tests sur l'homme qui ont commencé en décembre dernier. Valneva s'est ensuite engagé à fournir à ce même client 130 millions de doses supplémentaires.
"On ne sait pas encore combien de rappels il faudra"
Le contrat qui va être signé avec l'Union Européenne porte lui sur 60 millions de doses à livrer pour le début 2022 après approbation par l'agence du médicament.
"On ne sait pas encore combien de rappels il faudra faire pour assurer l'immunité" précise Franck Grimaud. Le laboratoire part sur deux doses mais l'immunité durera-t-elle 6 mois, 12 mois, 18 mois ? Comme pour les autres vaccins actuellement produits, on n'a pas encore la réponse.