L'association Paris Animaux Zoopolis a publié une enquête vidéo accablante lundi 24 octobre 2022. Elle met en cause un élevage piscicole du Maine-et-Loire, fournisseur de de Décathlon Nantes-Atlantis. Plaidant la souffrance animale, l'association demande à la société de cesser la commercialisation de poissons vivants destinés à la pêche au vif.
Des cadavres de petits poissons agglutinés à la surface d'une eau marécageuse. L'image provient de l'enquête vidéo publiée par l'association animaliste Paris Animaux Zoopolis (PAZ) lundi 24 octobre 2022.
L'association affirme que ce tournage s'est déroulé au sein de l'élevage Bigot Pisciculture basé à Miré dans le Maine-et-Loire. Une entreprise présentée comme fournisseur de poissons vivants pour le compte de Décathlon Nantes-Atantlis, à Saint-Herblain en Loire-Atlantique.
PAZ demande à la société de vente d'équipements sportifs de cesser de vendre ces poissons, utilisés dans le cadre de la pêche au vif.
Des poissons en souffrance
"La vidéo a été tournée bien avant l'été. Je n'en dirais pas plus par souci de protection de nos sources", précise Amandine Sanvisens, co-fondatrice de l'association PAZ.
Présentées par le militant écologiste Allain Bougrain Dubourg, les images montrent les conditions de vie délétères des poissons.
À chaque étape, élevage, vente, captivité, pêche au vif, les poissons souffrent
Amandine SanvisensCo-fondatrice de l'association animaliste Paris Animaux Zoopolis
Appâts vivants pour la pêche au vif
Ces mêmes poissons seraient ensuite vendus à Décathlon Nantes-Atlantis, qui les commercialise pour servir d'appâts vivants lors de parties de pêche au vif.
La pêche au vif est une technique de pêche de loisir qui utilise des poissons vivants comme appâts pour attirer les poissons carnassiers. Les animaux sont transpercés à l'hameçon au niveau de la gueule avant d'être jetés à l'eau au bout de la canne à pêche.
L'association PAZ milite pour l'interdiction de la pêche au vif, qu'elle juge être une "pratique cruelle et archaïque". Elle demande à la direction de Décathlon d'arrêter de vendre ces poissons vivants "capables de ressentir la souffrance selon l'état des connaissances scientifiques".
L'arrêt de la commercialisation de ces appâts par Décathlon serait un message fort selon PAZ.
Montrer l'exemple
Amandine Sanvisens explique avoir participé à une réunion d'échange avec les responsables "Monde" des services pêche en eau douce et pêche en mer en 2019.
Une discussion qui n'a pas abouti : "Ils ne veulent pas arrêter tant que la concurrence peut continuer à vendre des poissons vivants pour la pêche au vif". D'où la décision de produire une enquête pour alerter le grand public.
Dans cette bataille, les images ont leur poids
Amandine SanvisensCo-fondatrice de l'association animaliste Paris Animaux Zoopolis
"Nous estimons que Décathlon est leader sur le marché du sport. C'est une question d'image, parce que la responsabilité d'un leader est de montrer l'exemple", martèle Amandine Sanvisens.
Contactée, la direction de Décathlon répond que "au sein de l'enseigne, nous sommes attentifs à l'ensemble des sollicitations sur ce sujet. Concernant votre demande*, nous n'avons pas de commentaires à apporter".
France 3 Pays de la Loire a tenté de joindre Bigot Pisciculture à de nombreuses reprises, mais l'éleveur n'a pas donné suite à nos sollicitations.
*La demande portait sur les liens entre Bigot Pisciculture et Décathlon Nantes-Atlantis, sur la position générale de la société concernant la question de la pêche au vif et de la souffrance des poissons, et sur l'éventualité que la société cesse la commercialisation de poissons vivants destinés à la pêche au vif.