La reconstitution a duré quatre heures ce mardi 6 octobre sur le quai Wilson. Avec l'aide d'un mannequin, les enquêteurs de la police technique et scientifique ont tenté de restituer la chute de Steve Maïa Caniço dans des conditions de marée équivalente à celle du 21 juin 2019.
Un mannequin lesté, puis jeté dans la Loire pour reproduire la chute de Steve Maïa Caniço pendant la nuit du 21 au 22 juin 2019. Pendant quatre heures, les enquêteurs de la police technique et scientifique ont reproduit les circonstances de la soirée fatale, dans les mêmes conditions de marée, afin d'avoir une hauteur d'eau identique en contrebas du quai Wilson.
Grâce à cette reconstitution, le juge d'instruction espère trouver des éléments qui lui permettront de savoir à quel endroit précis le jeune homme est tombé. Surtout, il veut pouvoir déterminer si la chute s'est produite avant, pendant ou après la charge des policiers, pendant laquelle 14 personnes avaient dû être repêchées dans le fleuve.
Des investigations autour du téléphone de Steve
Outre le mannequin, des téléphones portables de même modèle et fonctionnant avec le même opérateur que celui de Steve devaient être immergés. Objectif : en vérifier la résistance et recueillir les données permettant de les géolocaliser une fois plongés dans l'eau. Le soir de la fête de la musique, le téléphone du jeune homme avait cessé d'émettre à 4 heures 33, soit 13 minutes après le début de l'intervention des policiers et les jets de grenades lacrymogènes en bord de Loire.
La reconstitution a mobilisé les plongeurs de la gendarmerie, les enquêteurs de la police technique et scientifique, ainsi que deux experts en téléphonie mobile. Ces derniers vont essayer de restaurer le téléphone de Steve, qui avait été retrouvé en même temps que son corps, au mois de juillet 2019.
Cette première grande étape de l'instruction, qui consiste à recueillir un maximum de faits, devrait durer jusqu'à la fin de l'année. Ensuite commencera la tâche la plus ardue, celle qui consiste à définir les responsabilités. En raison de l'implication de la police nantaise, l'affaire a été délocalisée à Rennes, sous la responsabilité du procureur Philippe Astruc.
A l'issue de la reconstitution, Cécile De Oliveira, l'avocate de la famille de Steve a déclaré que « la chronologie, et l’éventuelle géolocalisation, précises, vont permettre d’établir un lien de causalité entre les projections de lacrymogènes, la chute de Steve Maia Caniço dans la Loire, et donc sa mort ».