Ce mardi, une réunion doit se tenir en Préfecture pour faire le bilan sur le changement du point de virage au-dessus de Saint Philbert de Grand Lieu. Le maire dénonce les conclusions d'un rapport de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) qui préconise de tenter une nouvelle expérimentation.
"Non à l’expérimentation d’un nouveau couloir aérien !"
"Non aux survols de Saint Philbert de Grand Lieu !", l'intitulé du communiqué de presse adressé ce lundi aux rédactions par Stéphan Beaugé, le maire de Saint Philbert de Grand Lieu n'y va pas par quatre chemins.
Alors que doit se tenir demain une réunion du groupe de travail faisant suite à l’expérimentation du changement de point de virage des avions de Nantes Atlantique, le maire diffuse de son coté les conclusions du rapport qui y sera présenté.
Pendant 50 ans, Saint Philibert de Grand Lieu a été épargné des nuisances de l'aéroport. Situé au sud de l'agglomération, à l'écart des plans de vols, la commune et ses environs ne connaissaient ni le bruit, ni les vrombissements des avions.
Mais, face aux mobilisations des riverains jouxtant Nantes Atlantique et dans le cadre du réaménagement de l'aéroport, de nouvelles trajectoires ont été testées.
Du 22 juin au 8 novembre 2022, les avions ont opéré des virages au-dessus des Philibertins pour rejoindre leur piste. L'expérimentation de ce nouveau couloir aérien, largement contestée par la population, s'est avérée être un "désastre" ,selon le maire.
Quel bilan l'État tire t-il de cette expérimentation ?
Dans ses conclusions, la DGAC indique qu'il "n'apparaît pas pertinent de poursuivre par la phase de mise en œuvre de cette modification compte tenu du report trop important de nuisances sonores vers des populations peu impactées auparavant (...)".
Une conclusion qui aurait de quoi réjouir le maire de Saint Philbert si le texte s'arrêtait là...mais au grand dam de Stéphan Beaugé, la DGAC poursuit :
"Il serait (...) envisageable de relancer une phase d'étude puis d’expérimentation d’une nouvelle modification des procédures de départ permettant d'obtenir des trajectoires de vol abordant Saint Philbert par le Sud par un déplacement plus conséquent du virage".
En clair, Saint Philbert n'en n'a pas fini avec les avions.
"C'est inacceptable" s'exclame le maire,
d'un coté ils reconnaissent que l'impact sur la population est acté mais ils relancent quand même la machine"
Stéphan Beaugé
Le maire ne décolère pas. "Saint Philbert compte 144 hameaux et villages, 48 d'entre eux ont été directement impactés, soit environ 4000 personnes et une pétition contre cette expérimentation a recueilli 3500 signatures".
Un couloir aérien au dessus d'une zone naturelle
"Saint Philbert est une ville singulière, un pôle nature, une cité de la biodiversité, on fait tout pour garder une ville verte et bleue, les gens ne sont pas venus s'installer ici, près d'une réserve naturelle pour avoir un couloir aérien au dessus de leur maison" , poursuit le maire.
"Nous allons nous mobiliser contre ce projet. L'aéroport est étriqué et l'amménager consiste à mettre des ronds dans des carrés..."
Pour Stéphane Beaugé, pas question que la commune fasse des concessions et accepte les décisions d'un état qu'il juge dans "l'impasse, incapable de créer les conditions d'un nouveau projet d'aéroport, et qui s'entête sur le mauvais projet de développement de Nantes Atlantique !"
Le maire en appelle maintenant au ministre des transports, Clément Beaune. "Je le trouve bien silencieux. Quel est l'avenir de l'aéroport? Quelle est son opinion? Qu'en est-il des engagements de 2019 qui stipulaient qu'il ne fallait impacter aucune population nouvelle par des nuisances sonores en Sud Loire".
Stéphan Beaugé regrette que les choix de l'État privilégient les résultats économiques de l'aéroport au détriment des populations. "On ne peut pas accepter ce projet de couloir aérien, on se battrra. Moi, mon boulot c'est de faire en sorte que les gens vivent bien, il n'y a pas que le PIB dans la vie !" conclut-il.
Les habitants de la commune sont invités à une réunion le 09 février prochain à 19h30, salle de l’abbatiale.