L'État avait annoncé en janvier 2019 vouloir la mise en concurrence des trains d'équilibre du territoire (TET, généralement appelés Intercités) Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, son appel d'offre Européen a fait long feu, seule la SNCF y a répondu.
Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou estime "qu'il n'y a aucune raison pour que son entreprise ne soit pas choisie pour continuer l'exploitation des Trains Intercités Nantes Lyon et Nantes Bordeaux ouverts à la concurrence".
La SNCF est la seule entreprise ferroviaire à avoir déposé une offre, ce qui a provoqué des réactions acerbes chez les syndicats de cheminots. Tous y voient "un flop gouvernemental révélateur !"
Les opérateurs Arriva (groupe Deutche Bahn), le belge Eurorail ou le français Transdev (Caisse des dépôts) ont décidé de ne pas présenter d'offres.
En annonçant dès janvier 2019 la mise en concurrence de ces deux liaisons, la ministre des Transports de l'époque Élisabeth Borne, avait voulu montrer l'exemple. Avec pour objectif une ouverture en 2022.
Les opérateurs pressentis évoquent tous la crise sanitaire, et surtout un dossier trop imprécis, pour expliquer leur renoncement. Ajoutant que les garanties apportées par l'État sont insuffisantes et que les travaux à venir sur les voies les ont finalement dissuadés.
Un échec retentissant
SUD-Rail voit bien que "les opérateurs privés en quête de profits ne se positionnent que sur des trafics rentables avec un niveau d'argent public garanti, comme pour les lignes TER". Et d'ajouter "c'est un flop gouvernemental supplémentaire", après la quasi disparition des "cars Macron".La CGT-Cheminots estime qu'il faut "tirer toutes les leçons de ce premier échec retentissant" et utiliser les ressources publiques "pour financer les services offerts aux usagers". La CGT-Cheminots demande à l'État que ces lignes soient exploitées directement par SNCF Voyageurs, "seul opérateur capable de maintenir le service."
Être choisis
Le président de la SNCF, s'exprimant devant le Sénat "ne (voit) pas pourquoi on serait pénalisés parce que d'autres ne se sont pas présentés. Je souhaite que l'État aille jusqu'au bout de cette démarche et nous attribue le marché".Le ministère des Transports n'a pas fait savoir quelle suite il comptait donner à l'affaire. "Je le regretterais parce que nous avons travaillé, nous avons dépensé 2 millions d'euros pour cet appel d'offres", explique Jean-Pierre Farandou, évoquant notamment "des améliorations de service et des ajustements de prix à proposer".
Il estime que l'arrivée de la concurrence oblige la SNCF à faire la preuve de ses qualités. "À nous d'être bons en concurrence. Nous ne serons plus subis, nous espérons être choisis".