Un jeune père de famille condamné pour avoir menacé de "casser le nez" du maire d'une petite commune

Le maire d'une commune située au sud-ouest de la métropole nantaise avait été la cible de menaces verbales le 9 mai dernier par un jeune père de famille. Ce dernier a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes.

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En ce jeudi de l'Ascension 2024, le prévenu fait circuler son fils de six ans sur un quad aux abords du skate-park municipal de Bouaye, commune située au sud-ouest de Nantes.

Freddy Hervochon, le maire de la commune, vient à sa rencontre alors qu'il se promène avec son épouse dans le parc de la Mévellière, interpelle le jeune père de famille et lui demande de s'arrêter. La situation dégénère.

"Tu sais pas à qui t'as affaire... T'es mort !", lui lance alors cet habitant de l'aire d'accueil communale des gens du voyage au maire de Bouaye.

Au départ, Freddy Hervochon avait pourtant "signifié gentiment" au prévenu que son enfant "ne pouvait faire du quad" à cet endroit, avait recontextualisé l'élu lors du procès de son agresseur le 30 septembre 2024.

"Il l'a pris à la légère, en me disant "Oui monsieur"... Je lui ai alors répondu qu'on disait "Oui monsieur le maire". J'ai bien insisté sur ma fonction car l'habit ne fait en effet pas le moine : ce jour-là j'étais avec une casquette, des lunettes de soleil et un sac à dos."

"Paysan de tes morts"

Vexé, le prévenu s'est donc "rapproché à quelques centimètres" du visage du maire de Bouaye en le menaçant de lui "casser le nez".

Les gendarmes, appelés en renfort et arrivés après coup, n'ont "pas entendu de menaces de mort" mais ont simplement entendu le prévenu crier "Paysan de tes morts" et inviter le maire à aller se faire "enculer".

"On a toujours eu de bonnes relations à la commune avec la communauté des gens du voyage : l'implantation d'une aire sur notre territoire résulte d'une volonté politique de notre part alors qu'on n'en avait à l'époque aucune obligation", avait déclaré lors de l'audience Freddy Hervochon. "Mais c'est vrai que, depuis deux ans, les relations se sont envenimées avec une famille en particulier, car je ne veux pas généraliser, en raison de ses incivilités".

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Sous protection de la préfecture

À l'époque, l'élu avait donc été "obligé d'accepter la protection de la préfecture", ses proches n'étant pas rassurés. Un "autre individu" était ainsi venu l'intimider chez lui pour qu'il retire sa plainte.

"Cela m'a secoué car à l'époque je n'étais élu que depuis plusieurs mois", avait rappelé le successeur de Jacques Garreau [qui avait démissionné de son mandat de maire après avoir fait un AVC, ndlr] après ces "menaces de mort claires et nettes". "Aujourd'hui, nos institutions sont menacées par la multiplication de ces agressions verbales insupportables."

"En attendant, pour un malentendu, j'ai tout perdu : j'avais à l'époque un CDI et pas de casier et, avec cette histoire, j'ai perdu mon travail" s'était défendu le prévenu, qui travaillait alors dans le secteur d'activité des "travaux difficiles d'accès".

Il avait en réalité déjà des "petits soucis" avec son employeur, avait-il convenu. Il n'avait pas non plus digéré les "tonnes d'articles" qui ont été "faits dans le journal" sur cette affaire. Mais "vous n'êtes pas sans ignorer le contexte particulier des agressions d'élus", lui avait fait remarquer la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. "Il y a aussi parfois des affaires qui prennent de grandes proportions dans la presse."

Ce père de famille de 30 ans - qui habite à présent Bouguenais - a finalement écopé d'une amende de 1 000 € avec sursis ; il devra par ailleurs verser 500 € au maire de Bouaye pour son préjudice moral et 800 € pour ses frais de justice.

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