Un troupeau de vaches sauvé des eaux par des kayakistes

L'histoire s'est bien terminée pour cette quarantaine de bovins piégés par la montée des eaux dans le marais de Couëron, près de Nantes. Mais sans l'aide du club local de kayakistes, les animaux auraient eu peu de chance de s'en sortir. L'épuisement les guettait.

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Des kayakistes qui sauvent des vaches, l'histoire est véridique et a eu pour cadre il y a quelques jours les marais de Couëron, près de Nantes.

Brenda-Lee et Jean-Louis Fourrage sont éleveurs de bovins. Ils possèdent un troupeau de 120 vaches environ qu'ils laissent paître tranquillement sur sept hectares, près de l'étang Bernard.

Les marais... inondés.

Mais lorsque la météo s'est dégradée fin octobre et que les pluies se sont accumulées, le niveau des eaux a considérablement monté et une partie de leur cheptel s'est trouvé piégé.

Une quarantaine de vaches, poussées par les inondations, a trouvé refuge sur un îlot. Mais l'eau continuait de monter et les animaux ne pouvaient plus se nourrir.

Le couple d'éleveurs a dû trouver une première solution en urgence pour apporter un peu de foin aux animaux. Il a commencé, avec une amie éleveuse, par confectionner un radeau.

Contre le vent et les courants

"C'est un radeau qui a été fait avec deux planches à voile, trois planches de bois, raconte Brenda-Lee. Au milieu, un abreuvoir avec du foin et il fallait ramer pour aller jusque sur l'île pour leur donner à manger."

L'équipage a ramé, mais dans tous les sens du terme. Car, le deuxième jour, le vent et les courants rendaient la tâche difficile.

"Je me suis dit : vraiment, faut faire quelque chose parce qu'ils annonçaient la tempête le samedi, poursuit Brenda-Lee. Samedi, ce ne sera pas possible d'aller les alimenter. Plus ça va, plus elles vont être faibles. Fallait agir."

"Je fais confiance à mes vaches"

Sur cet îlot, les animaux risquaient de mourir de faim. Le peu qui leur était apporté avec le radeau ne suffisait pas à nourrir la quarantaine de vaches. Mais tenter de les ramener était également risqué car, si les bovins s'arrêtaient en route, les éleveurs pouvaient également tout perdre.

"Je me suis dit, je fais confiance à mes vaches et on essaye". Brenda-Lee, Jean-Louis et des amies éleveuses ont alors réfléchi et imaginé aller chercher les bêtes en bateau. Les pompiers, considérant qu'il n'y avait pas de danger immédiat, n'ont pas jugé nécessaire d'intervenir.

Il fallait donc mobiliser du monde pour cette opération de sauvetage. Le couple a alors eu l'idée de contacter le club local de kayak.

Il croit à une mauvaise blague

Son responsable, Hervé Baleyguier le dit tout net : il a pris cet appel pour un canular.

"Au début, ce n'était pas très clair, dit-il. Quand j'ai compris qu'il fallait les guider, j'ai compris que ça allait être compliqué. On s'est fixé un rendez-vous le vendredi. J'avais 11 volontaires."

Le 3 novembre, les 11 kayakistes du club sont venus pour faire du bruit et guider les vaches qui avaient été poussées hors de leur îlot par les agricultrices.

Voir le reportage de Fanny Borius, Bertrand Tang et Florence Thibert avec les images du sauvetage et du radeau réalisées par Philomène Stabrowski et Alain Favreau

durée de la vidéo : 00h01mn51s
Des vaches sauvées par des kayakistes dans le marais de Couëron. ©France Télévisions Fanny Borius, Bertrand Tang et Florence Thibert.
Chacun avait en tête le parcours à emprunter pour garder les vaches en sécurité tout au long du chemin. Guidés par les kayakistes, attirés par un tas de foin en début de cortège, les animaux ont retrouvé la route, submergée, mais bien ferme sous leurs sabots. En une demi-heure, le troupeau a été ramené à bon port.

"Elles étaient tellement contentes de rentrer à la maison"

"Un grand merci au club de kayak, sourit Brenda-Lee. Sans eux, le sauvetage n'aurait jamais pu avoir lieu."

Mais l'éleveuse tient aussi à féliciter ses vaches qui ont bravé le danger.

"Heureusement qu'elles ont eu ce courage et cette force pour revenir jusqu'à la maison. Quand elles ont retrouvé la route, elles étaient tellement contentes de rentrer à la maison que je me suis dit : ça y est, c'est gagné !"

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