Université de Nantes : les deux professeurs opposés à Parcoursup écopent de légères sanctions disciplinaires

Deux enseignants-chercheurs de l'université de Nantes, présents en mai lors d'un mouvement contestataire de la loi ORE organisé par les étudiants, écopent ce mardi d'un blâme et de 6 mois de retard d'avancement d'échelon. Des sanctions symboliques mais contestées par les syndicats.

La sanction de la commission de discipline est tombée. Les deux professeurs de l'université de Nantes, épinglés par leur direction après leur présence à un "charivari d'étudiants" contre la loi ORE (Orientation et réussite des étudiants) et Parcoursup, ont reçu un blâme pour l'une et six mois de retard d'avancement d'échelon pour l'autre.

La commission, saisie par l'employeur des deux enseignants-chercheurs, l'université de Nantes, s'est tenue ce mardi 31 juillet. Elle a décidé en effet de retenir ces sanctions, relativement légères, alors que l'un des deux professeurs, Gildas Loirand, avait été suspendu par sa hiérarchie le 10 juillet en attendant cette décision. Une décision qui annule de fait cette suspension ordonnée par l'université. 
 
À l'origine de cette sanction disciplinaire, une action étudiante qui a mal tourné, le 18 mai dernier. Sept personnels administratifs avaient alors été malmenés par "plusieurs dizaines d’étudiants et deux enseignants" lors d'un affrontement, selon Olivier Laboux, le président de l’université de Nantes, qui avait donné une conférence de presse.

Une décision symbolique qui ne plaît pas au syndicat Snesup-FSU : "Un retard d'avancement signifie un retard dans l'évolution de carrière de l'enseignant, et peut éventuellement empêcher une augmentation de salaire si l'enseignant est promouvable", explique Mary David, co-secrétaire. "Le blâme est inscrit dans le dossier pendant 3 ans, et peut pénaliser le professeur", précise-t-elle. "Ces sanctions n'auront certes pas d'incidences matérielles directes pour les deux enseignants concernés, mais la commission les désigne tout de même comme coupables." regrette la syndicaliste. 

Dans un communiqué, le syndicat refuse toute sanction. Il estime en effet que les enseignants étaient présents "à la demande des organisations syndicales FSU et SUD éducation [pour] exercer une mission d’observateurs et si nécessaire de médiateurs pour éviter toute violence". Ils se seraient donc "interposés entre étudiants et personnels administratifs pour éviter tout débordement". Une version très différente de celle de l'université, qui avait notamment accusé le sociologue Gildas Loirand d'avoir "harangué" et "attisé" un groupe d'étudiants qui "invectivaient violemment" des personnels administratifs.

Avec cette sanction, la présidence de l'université aurait "pris un tournant autoritariste" en voulant "faire un exemple" pour empêcher d'autres rebellions, selon le syndicat.
 

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