Quatre jours pour se sensibiliser, mais surtout apprendre à militer et à agir pour lutter contre le dérèglement climatique. C'est ce que propose le camp climat organisé pour la troisième fois à Nantes par le mouvement citoyen Alternatiba. 350 militants affirmés ou novices participent à une cinquantaine d'ateliers, de conférences et de débats depuis ce jeudi 24 août.
À la tente d'accueil ce matin, Lisa et Steven sont parmi les derniers à s'inscrire aux ateliers du jour :
"Là, il doit nous rester des places sur l'atelier "Peut-on miser sur le nucléaire" proposé par Greenpeace."
Lisa est originaire du Maine-et-Loire et travaille dans le social, Steven est professeur de tennis. Tous les deux rentrent d'un périple d'un an à vélo à travers l'Europe. Pendant leur voyage, ils ont visité de nombreux éco-lieux, des fermes en permaculture et croisé la route de nombreuses personnes porteuses d'initiatives.
"On vient continuer à parler de ces thématiques. On avait hâte de rentrer en France pour se reconnecter au réseau militant."
350 participants au camp climat
Comme eux, durant quatre jours, 300 à 350 personnes vont participer à ce camp climat.
"Ça va au-delà de la simple sensibilisation, on essaie vraiment de mobiliser et d'inviter les citoyens à prendre part activement à des actions incitant les élus de la métropole et des collectivités à changer les politiques climatiques."
Antoine ArgentinCoordinateur du camp climat Ouest - Alternatiba
Au programme de ces quatre jours de camp climat, une cinquantaine d'ateliers, mais aussi des concerts en soirée.
"C'est un moment festif où on rencontre plein de gens, où on se rend compte qu'on n'est pas tout seul dans son coin à penser à ces thématiques, à être dans l'anxiété du futur parfois... tout en ayant envie d'action".
HéloïseEn charge de la programmation du camp Ouest - Alternatiba
Le camp climat accueille aussi bien de fervents militants écologistes que des novices en la matière.
La moitié des participants ne sont pas militants
"On se rend compte, à chaque fois, que la moitié des gens n'ont jamais milité, n'ont jamais pris contact avec d'autres associations auparavant", analyse Héloïse militante depuis un an et demi chez Alternatiba et en charge de la programmation du camp cette année.
"L'autre moitié, ça va être des gens qui sont déjà venus une fois, qui sont des militants chevronnés et qui veulent continuer à se former ou à rencontrer gens et faire grossir la mobilisation."
Pour l'association, c'est aussi un moyen de recruter des forces vives qui participeront à ses actions pendant l'année.
"L'année dernière, on a vu beaucoup de gens arriver en septembre, très motivés pour rejoindre les campagnes parce qu'ils avaient participé à ce camp climat."
HéloïseEn charge de la programmation du Camp climat Ouest
"Ça leur donne une petite idée de l'ambiance de l'association sur toutes les thématiques sur lesquelles on peut s'engager à l'année. Et pour nous, c'est un vrai coup de boost."
Lutte contre le trafic aérien, contre la méthanisation, mobilisation pour le développement du ferroviaire dans la région... Les thématiques qui mobilisent les militants d'Alternatiba à Nantes sont nombreuses.
Des actions non-violentes
En début d'après-midi, une dizaine de personnes de tous âges participent au débat "me positionner en action non-violente". Une action est imaginée contre une enseigne de prêt-à-porter qui exploite des ouvriers et des couturières à l'autre bout de la planète. Faut-il ou non projeter du faux sang sur la vitrine ? Est-ce une action violente ou non ?
Une jeune participante s'interroge : "Je ne sais pas si je le ferai. Certes, c'est parce qu'il y a des gens qui achètent que ces produits sont vendus. Mais je pense que c'est plus aux industriels qu'il faut s'attaquer. Je me dis que ça va plutôt traumatiser des gens qui sont là, parce qu'ils ont juste pris l'habitude de s'habiller comme ça. C'est une forme de violence envers ces personnes. Mais d'un autre côté, ce n'est pas la même violence que d'exploiter des gens dans des conditions atroces..."
Des questions cruciales pour un collectif qui a développé une charte d'actions non-violente :
"On ne veut pas se marginaliser, on veut devenir un mouvement auquel le plus de monde possible ait envie d'adhérer et ça, ça passe par la non-violence."
HéloïseEn charge de la programmation Camp climat Ouest - Alternatiba
L'inscription au camp est à prix libre "pour que tout le monde puisse se permettre de venir", ce qui permet tout de même au collectif de rentrer dans ses frais.
Les inscriptions pour ce samedi 26 août sont quasi complètes, mais des places pour les ateliers de ce vendredi et de ce dimanche sont encore disponibles. Dimanche où aura lieu la simul'action, le temps fort de ce camp climat, une mise en scène d'une action non violente contre un projet climaticide.
En tout, huit camps climat ont été organisés par Alternatiba en France cet été.