Vertou, près de Nantes : à la Chaussée des Moines, ces chênes et marronniers qu'on doit abattre

Le chantier de réaménagement des quais des bords de la Sèvre à Vertou a commencé, des arbres seront abattus, d'autres replantés, les riverains opposés à la coupe de 16 arbres ont lancé une pétition.

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16 arbres, 5 marronniers et 11 chênes des marais doivent être coupés sur les bords de la Sèvre à Vertou pour permettre l'aménagement du quai, dans le perré duquel ils plongent leurs racines. Au risque de le ruiner.

Marronniers et chênes ont été plantés là, il y a 10 ou 30 ans selon les sujets, ou beaucoup plus selon les témoignages ! Et ne sont pas des espèces poussant spontanément sur les rives de la rivière.

Le projet de réaménagement prévoit de replanter une vingtaine de sujets, saules, frênes, ormes, conformes au ripisylve que l'on peut observer sur l'autre rive, et à bonne distance, pour ne pas renouveler l'erreur du passé. Avec en plus le retour d'une espèce végétale protégée, l'angélique des marais, ainsi que le scirpe.
 

Unanimité municipale

Le projet d'aménagement global intitulé "Théâtre des Angéliques" est porté par la métropole de Nantes, qui le finance à 52%, le département de la Loire-Atlantique pour 24% (la partie concernant l'écluse notamment) et la commune de Vertou pour 24%. Son coût est estimé à 8 millions d'euros. Le conseil municipal de Vertou l'a adopté à l'unanimité.

Unanimité, certes, indiquent les membres de la liste "Ver Tou's" opposés au maire, "mais à aucun moment il n'a été précisé que les aménagements prévoyaient d'abattre des arbres". Une version contredite par la majorité municipale : "les esquisses du projet ont été présentées en juillet 2019 sur le quai aux riverains, ensuite début août un cahier de chantier a été distribué dans les boites aux lettres".

Le cabinet du maire fait préciser que "des sujets sont malades et ne peuvent être conservés en l'état, et que le réseau racinaire débordant sur la chaussée ne permet plus d'accueillir tous les publics, comme les personnes à mobilité réduite".
 

Touche pas à mon arbre

Monsieur Lechat, en vieux vertavien, a, le premier, brandi l'étendard de la révolte, ou plutôt l'organisation d'une pétition en ligne ! "On nous dit, les arbres sont malades, mais sans préciser lesquels et combien. L'abattage qui n'était pas prévu, serait devenu nécessaire pour cette raison. Mais personne ne sait produire les documents qui en attestent.

Et puis l'Onema,
(Office national de l'eau et des milieux aquatiques), indique sur son site web que la meilleure façon de fixer une berge est de laisser les arbres faire racine".

"Vrai", 
répond un technicien qui souhaite rester en dehors du débat, "mais pas avec des sujets susceptibles de se renverser lors d'une de ces crues torrentielles dont la Sèvre est coutumière en hiver".
 

Une pétition en ligne

Le projet est porté par la métropole de Nantes qui souhaite avec la commune faire du site de la Chaussée des Moines un lieu attractif dans le parcours du voyage dans le Vignoble. Au même titre que la passerelle "Porte-vue" à Château-Thébaud sur la Maine ou le homard de la Frémoire à Vertou. "C'est le projet du maire, Monsieur Armailland, faire une esplanade minérale. Ça nous paraît absurde, couper des arbres qui donnent de l'ombre en aval de la chaussée et des restaurants..." reprend Jean-Luc Lechat.

En attendant, l'accès aux quai Chaussée des Moines et aux restaurants sont fortement réduits, et les grues du chantier sont en cours de montage. Les arbres et leurs défenseurs sont prêts à entrer en résistance.

Les opposants, outre leur pétition en ligne, organisent un rassemblement sur le quai, dimanche 6 septembre, à 15h.

 
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