Originaire de Guérande, Thomas Gimbert n'a plus de nouvelles depuis trois mois de son fils. Léon, 4 ans, est retenu et caché par sa mère au Pérou, pays d'origine de cette dernière. En France, la famille paternelle est sur le pont pour rapatrier le petit garçon.
Depuis le neuf janvier 2023, les jouets de Léon n'ont pas bougé du salon de Saint-Molf (Loire-Atlantique). "Il faut qu'il revienne, pour que je joue avec lui," glisse, nostalgique, Christine Gimbert. "On l'attendait, on comptait même refaire un petit Noël. Il y avait le sapin, il y avait même le petit cadeau qui l'attend, raconte la grand-mère du petit garçon. Aujourd'hui, la famille connaît un grand bouleversement. Et pour son papa, tout particulièrement."
Depuis trois mois, Thomas Gimbert n'a plus de nouvelle de Léon, son fils de quatre ans. Il a disparu pendant des vacances au Pérou, pays d'où est originaire sa mère. Le couple est séparé depuis plusieurs mois et la garde partagée n'est pas encore validée par un juge. Alors que le jeune garçon devait rentrer en France en février, il est désormais introuvable.
Je suis tout à fait dans mon droit de voir mon fils, d'être avec lui. Je demande juste que la loi soit respectée. Trois mois, c'est trop long, c'est complètement aberrant. Les autorités ne prennent pas de décisions, ne se prononcent pas.
Thomas Gimbertpapa de Léon, depuis le Pérou
"À partir du moment où un enfant a été enlevé par un des deux parents, on vous dit « mais n'avez pas d'inquiétude à vous faire, il est avec sa maman ». Oui, mais ça fait trois mois qu'il est avec elle et que son papa ne l'a pas vu !" rappelle Joël, le père de Thomas et grand-père de Léon.
"Pas en sécurité" au Pérou
Six avocats conseillent la famille Gimbert, unie pour revoir le petit Léon. Tous les jours, les grands-parents appellent leur fils, parti au Pérou pour faire avancer le dossier. Malgré une demande de rapatriement et des dossiers déposés des deux côtés de l'Atlantique, rien ne semble bouger.
Le Pérou est un cas un peu à part. Aux États-Unis, la demande prendrait quinze jours, mais il est courant que ça dure un an au Pérou. C'est dramatique d'attendre un an pour que notre petit-fils soit légitimement rapatrié. C'est insupportable. C'est une sorte de supplice.
Joël Gimbertgrand-père de Léon
"La séparation [avec la mère] a été si violente et brutale que Léon ne doit pas comprendre ce qu'il se passe. Il doit être tout seul dans une maison, il y a une nounou avec eux, confie Thomas Gimbert, architecte de profession. On n'a plus d'échange, elle a tout coupé. Léon, il n'est pas sécurité aujourd'hui."
Un signalement Interpol
La famille peut compter sur le soutien de l'association Assistance et recherches de personnes disparues. "Nous, on part du principe que tout espoir est permis, si tout ce passe dans le cadre de la justice. Ce ne sont jamais des dossiers très simples : ici, c'est d'ailleurs par les problématiques du Pérou. C'est un grand pays, qui ne fonctionne pas comme la France, soutient Anne Marais, la présidente régionale de l'association. Si la France met en œuvre toutes les procédures - la procureure, Interpol - alors tous les espoirs sont permis, à condition que tous les acteurs jouent le jeu."
Les Gimbert disent avoir usé toutes les procédures. Pour que Léon retrouve sa famille française, la procureure de la République de Saint-Nazaire pourrait déclencher un signalement Interpol. C'est à présent leur seul espoir.