Violences conjugales. L'engagement de Myriam Vieillard à Solidarité Femmes Loire-Atlantique, une association à l'écoute des femmes

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ELLES - Myriam Vieillard, Solidarité Femmes Loire-Atlantique ©France Télévisions/A. Lepage/M. Dreux

Myriam Vieillard est ambulancière la nuit, et bénévole à l'association Solidarité Femmes Loire-Atlantique le jour. Depuis deux ans, elle écoute les femmes victimes de violences conjugales. Rencontre avec une femme engagée qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense.

Quand on lui demande ce qui l'agace dans notre société, Myriam Vieillard ne mâche pas ses mots : "Non, ce n'est pas agréable de se faire toucher la fesse, ou de se faire siffler dans la rue. Quand on vous coupe la route et qu'on vous dit "vous êtes jolie meuf", bah non, les jeunes, elles n'aiment pas ça, mais les vieilles non plus." Le ton est donné. Myriam est féministe et le revendique.

Une femme engagée pour les femmes

En 2012, après avoir perdu son mari dans un accident de voiture, Myriam part s'installer avec ses enfants en Équateur. Là-bas, elle crée l'association Patou solidarité, qui vient en aide à la communauté Kichua de Jacun Yacu près de Tena. "J'ai travaillé avec les femmes victimes de violences au fin fond de l'Amazonie, en Équateur. Là-bas, il y a énormément de femmes qui se suicident parce qu'elles n'ont pas de porte de sortie. C'est une réalité insupportable. Donc, on a ouvert un refuge pour les femmes dans cette zone". 

"Je ne peux pas rester sans rien faire, j'y retourne"

À son retour en France, elle s'installe à Nantes et fait une pause dans son engagement "parce que c'est aussi très lourd, très dur". Mais rapidement, le terrain lui manque. "Je me suis dit, je me suis assez reposée, je ne peux pas rester sans rien faire. J'y retourne".

Il y a deux ans, cette ambulancière de formation devient administratrice pour l'association SOlidarité Femmes Loire-Atlantique, une association installée à Nantes depuis plus de 40 ans et qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales, avec leurs enfants. 

C'est un long processus. Ces femmes ne vont pas quitter leur mari du jour au lendemain. Avant même qu'elles arrivent, ne serait-ce qu'à demander de l'aide, il faut beaucoup de temps et il faut accepter ça. Donc on les accompagne, que ce soit juste pour une question ou carrément dans la décision définitive de s'en aller.

Myriam Vieillard

Administratrice à SOlidarité FemmeS Loire-Atlantique

Dans les locaux de cette association dans le centre-ville de Nantes, tout est fait pour que les femmes se sentent bien. Plusieurs salles sont aménagées pour accueillir des enfants en bas âge. Les bureaux donnent la possibilité d'avoir des entretiens en toute intimité avec les professionnelles. Il y a 20 salariées dans cette association, dont 14 travailleuses sociales, une animatrice pour les enfants et une psychologue. En fonction de leur situation, les femmes peuvent donc dresser un premier bilan et voir ce qui est possible de mettre en place comme accompagnement pour elles et pour leurs enfants.

"En France, on fait de la protection, mais on ne fait pas réellement de prévention"

Aujourd'hui encore, 1 femme sur 10 sera victime de violences conjugales au cours de sa vie. Et chaque année, plus de 320 000 femmes seraient victimes des violences de leur conjoint ou ex-conjoint en France. "Cela fait des années qu'on dit que c'est la grande cause du quinquennat, s'énerve Myriam Vieillard. Mais on n'y met pas les moyens, au contraire, on les diminue. Moi, j'interpelle le gouvernement, le département, notre maire pour qu'on travaille ensemble. Si les gens veulent bien travailler ensemble, on arrivera à faire quelque chose". 

Une des choses faciles à mettre en place, selon elle, c'est la prévention. "La prévention, c'est avant que les choses se passent, avant que les agresseurs deviennent des agresseurs. Et ça, ça se passe quand les enfants sont tout petits. Il faut leur apprendre le respect de l'autre, peu importe son sexe ou sa couleur de peau, ou sa sexualité. Juste leur apprendre que l'autre, c'est aussi un être humain." Pour elle, tant qu'on fera des différences entre les garçons et les filles, cela reviendra à dire aux garçons : "Vous êtes les rois !"

"Vous n'êtes pas seules"

À la question : "C'est quoi pour toi être féministe ?" Myriam a une réponse très simple : "Être féministe, c'est prendre le parti des femmes, de toutes les femmes. Quelles que soient leurs religions, quelles que soient leurs couleurs de peau, quelles que soient leurs sexualités, ou leurs nationalités... c'est ça, être féministe."

Si vous êtes victimes de violences conjugales, deux numéros à noter : le 3919 et le numéro de permanence téléphonique de l'association 02 40 12 12 40. Avant de clôturer l'entretien, Myriam précise "Ou faites appeler quelqu'un si vous pensez que vous n'êtes pas en capacité. N'hésitez surtout pas. Si vous avez besoin d'aide, d'une écoute, d'une question, ici, vous ne serez pas jugé, on vous écoutera. Et si vous avez besoin de conseils, on vous répondra. Mais on sera là pour vous. Vous n'êtes pas seules. Vraiment, vous n'êtes pas seules. Vous et vos enfants, n'hésitez pas, venez nous voir."

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