Ouvert il y a un an à Nantes, Citad’elles, lieu d'accueil et d'accompagnement pour les femmes victimes de violences, est particulièrement sollicité. 80 femmes en franchissent chaque semaine la porte.
Un an que ce centre, unique en France, a ouvert à Nantes. Et le bilan est à l’image des besoins : 1 250 femmes ont été accueillies en douze mois. Chaque semaine, 25 femmes franchissent pour la première fois les portes de Citad’elles.
La grande majorité d’entre elles viennent pour des faits de violences conjugales (82%) ou intrafamiliales (11%), et plus de la moitié sont mères.Installé sur l’île de Nantes, Citad’elles est ouvert 24h/24, 7 jours sur 7. Dans un environnement apaisant, il assure à la fois une prise en charge des situations d’urgence et un accompagnement des femmes sur la durée "dans un parcours de sorties de violences".
Hausse des violences durant le confinement
La crise sanitaire a aggravé la situation confirme la direction de Citad’elles. "Pendant le confinement, le nombre de signalements et d’informations préoccupantes a triplé, passant de 1 à 3 par semaine".Durant le printemps, les trois logements, dont dispose le centre pour permettre la mise en sécurité temporaire des femmes et de leurs enfants, ont été occupés à 100%, avec deux mises en sécurité en moyenne par semaine.
En un an, 45 femmes et 50 enfants ont été relogés en urgence, grâce à ce dispositif.
"Depuis la fin du premier confinement qui a été particulièrement éprouvant pour les femmes victimes, elles sont jusqu’à 80 en moyenne à franchir chaque semaine les portes de ce lieu essentiel. Ces chiffres montrent à quel point la mobilisation collective pour que ce lieu existe était nécessaire", confirme Johanna Rolland, maire de Nantes.
Sur place, les femmes bénéficient d'un accompagnement par des professionnels, juriste, sage-femme, psychiatre, avocat, psychologue et éducatrice spécialisée pour enfants. Près des trois quarts des femmes accueillies ont moins de 45 ans et 14% moins de 25 ans.
Depuis le reconfinement, le 30 octobre, la plate-forme de signalement en ligne des violences conjugales, sexuelles ou sexistes a enregistré une hausse de 15 % des appels de victimes, précisait Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur, chargée de la citoyenneté, le 17 novembre dernier.
Les violences conjugales avaient été cinq fois plus nombreuses qu’en temps normal, lors du premier confinement.