Volley-ball : " Comment on peut s'engager auprès des gens et finalement les laisser tomber ? ", le coup de gueule de Amandine Giardino

Après le retrait du groupe immobilier Réalité, actionnaire principal des Neptunes, les clubs de handball et volley féminins essayent de réagir vite. Les volleyeuses sont plus rassurées que leur consœur handballeuses, mais le club a encore du pain sur la planche.

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C'est le début de la saison pour les volleyeuses nantaises. La reprise n'est pas facile, d'autant plus que le club connaît quelques difficultés. Le 31 juillet dernier, le groupe immobilier Réalités, l'actionnaire principale des Neptunes, s'est désengagé assez brutalement.

Si les clubs de handball et de volley féminins étaient déjà informés du retrait de cet actionnaire, celui-ci devait s'effacer progressivement. Or, du jour au lendemain, la holding a été placée en liquidation judiciaire, mettant ainsi les deux clubs dans une situation critique.

Une annonce choque

La capitaine de l'équipe de volley, Amandine Giardino, a appris la nouvelle sur les réseaux sociaux, alors qu'elle est encore aux Jeux olympiques de Paris 2024, avec l'équipe de France. ( Elimination des Françaises dès les matchs de poules)

"Vraiment, moi, je suis toujours très choquée, assure la capitaine, je n'ai pas d'autres mots, je suis choquée. Nous, on vit de ça. C'est notre métier, c'est notre revenu. Il y a peut-être des filles qui ont des crédits, des familles. Il y a énormément de choses qui sont en jeu, donc ça m'a beaucoup peinée".

Je ne comprends pas comment on peut s'engager autant auprès de gens, et finalement les laisser tomber

Amandine Giardino

Capitaine de l'équipe de volley Les Neptunes

"Je remercie le club de nous avoir vraiment préservé cet été", reconnaît Amandine Giardino, qui a pu se concentrer sur la compétition olympique. Dès qu'elle a vu l'annonce sur les réseaux sociaux, elle a appelé, Sylvain Quinquis, le directeur technique des Neptunes de Nantes Volley-ball, pour avoir des réponses et expliquer la situation à son équipe.

Dans les grandes lignes, il lui résume ce qu'il s'est passé, et la rassure sur l'avenir du club.

Des joueuses rassurées

Très rapidement, une fois la situation détaillée, Amandine Giardino sait qu'elle va rester au club. Pour elle, "la question ne s'est même pas posée. Au bout de 20 minutes d'appel, c'était simple. Je reste, on est reparti, il y a la Ligue des champions, il y a mon équipe. Je n'abandonnerai pas le projet, je n'abandonnerai pas le club."

Je n'abandonnerai pas le projet, je n'abandonnerai pas le club

Amande Giardino

Capitaine de l'équipe de volley Les Neptunes

"Il m'a garanti beaucoup de choses, j'ai pu aussi rassurer les filles", explique-t-elle.

Pour la capitaine, "le plus important, c'est qu'on m'a garanti d'avoir une équipe compétitive, que mon staff restait, que l'équipe serait gardée en totalité, que je serais certaine d'être payée. En tant qu'athlète, c'est la seule chose qu'on demande. Après, le reste, malheureusement, comment est-ce qu'ils trouvent les sous, qu'est-ce qui va se passer, ce n'est pas nous qui devons savoir ça".

Amandine Giardino est donc rassurée sur son avenir au sein du club de volley féminin de Nantes, mais la capitaine reconnaît être triste pour l'équipe de handball. "Ça me fait juste de la peine pour mes copines handballeuses parce que je me mets à leur place. Tu reprends la saison, tu commences à t'entraîner et là, on t'apprend que tu n'as plus rien. Vraiment, ça m'a touchée. Malheureusement, c'est le sport et on ne peut rien y faire, c'est dur", assure la joueuse professionnelle.

Un club qui se reconstruit rapidement

Si l'équipe de handball va difficilement repartir en 2ᵉ division, l'équipe de volley est un peu plus chanceuse. Les dirigeants historiques du club, ont œuvré dès la mi-juillet pour maintenir le club à flot et garantir un avenir à tous les acteurs du club, staff et joueuses.

Il a fallu écourter les vacances, mais ça en valait la peine. Le club de volley féminin de Nantes va pouvoir continuer son aventure sous la forme d'une Société à action simplifiée (SAS). Ce statut juridique existait déjà l'an passé et n'a, lui, pas été liquidé.

Selon la Présidente du club, Monique Bernard, contactée par téléphone, le club pense repartir avec un budget de 1,7 million d'euros. Soit une baisse de presque 20 % du budget. La métropole de Nantes a déclaré qu'elle apporterait également son soutien pour la continuité du projet volley féminin.

La saison dernière, les volleyeuses nantaises avaient fait une très bonne saison, la meilleure de l'histoire du club. L'équipe est arrivée première de la saison régulière en Ligue A Féminine, victorieuse de la Coupe de France et finaliste de la CEV Challenge Cup.

Cette année, elles vont pouvoir continuer leur évolution et participer notamment à la Ligue des champions qui commencera début octobre.

Un article de David Jouillat et Lune Hornn

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