Des vols d'objets d'ornementation, de cierges, des coups de cutter, les églises sont parfois la cible de délits. Les paroisses en viennent à les fermer en journée, faute de surveillance.
À Angers, on se souvient de ces dégradations infligées à l'église Sainte-Madeleine le 12 avril dernier. Des croix brisées, des statuts décapitées, des autels saccagés. L'auteur des faits, un homme de 50 ans, a été interpellé moins d'une semaine après les faits et hospitalisé en psychiatrie.
Mais en attendant qu'il soit identifié, on avait fermé la cathédrale d'Angers, par mesure de sécurité.
Ces dégradations avaient choqué par leur ampleur. Heureusement, de tels faits sont rares. Plus courants, en revanche, sont les menus détériorations ou les vols dans les édifices religieux qui désolent les paroissiens.
"Si l'église est ouverte, c'est qu'un bénévole passe"
"C'est la paroisse qui est responsable de ce qui se passe dans les églises, nous explique-t-on au diocèse d'Angers, le gardiennage est porté par les bénévoles. C'est un peu au cas par cas que les choses s'organisent. Si l'église est ouverte, c'est qu'un bénévole passe à un moment de la journée."
Oui mais... les bénévoles se font de plus en plus rares, les associations le savent bien et les lieux de culte ne sont pas épargnés par ce phénomène de société.
"On essaye de laisser les églises ouvertes, c'est essentiel, souligne le diocèse. C'est un peu au cas par cas que les choses s'organisent. Et on n'expose pas de choses de grande valeur."
La couronne de Jésus arrachée
Dans le diocèse de Nantes, on se souvient du vol de la couronne ornant la tête de l'enfant Jésus en 2017, dans l'église Sainte-Croix, dans le quartier Bouffay, en centre-ville. Un morceau de la statue avait été arraché par la même occasion.
"Il y a différentes catégories de vols, explique le Père Loïc Le Huen, curé de la paroisse de Notre-Dame de Nantes. Les vols d'objets liturgiques, vases sacrés, croix, chandeliers, ornements. C'est une plaie pour les églises, mais c'est plus rare que les vols de consommables."
Par consommables, le Père Le Huen entend les cierges. "Ça peut être des centaines de cierges volés en une seule journée !"
Pour remédier à cela, les paroisses réduisent le nombre de cierges proposés, quittes à revenir en déposer plusieurs fois par jour.
Vols de troncs
"L'Église vit des dons des fidèles et c'est une manière de faire un don que d'acheter un cierge", rappelle le Père Le Huen qui évoque aussi les vols d'argent dans les troncs qui reçoivent les dons.
Les églises plus isolées, moins fréquentées par les croyants ou les touristes sont les plus exposées aux vols.
"Moins il y a de personnes à passer, moins il y a de surveillance" constate le curé qui déplore aussi les petites dégradations comme les statues souillées par des inscriptions au marqueur ou les sièges abimés à coups de cutter.
La tentation de fermer les églises ? "C'est dommage, regrette le père Le Huen, la maison du Seigneur doit rester ouverte."