Notre-Dame-des-Landes, Loire-Atlantique : un contrôle inopiné en mode gendarmes mobiles

Sur la ferme de Bellevue, à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, on pensait en avoir fini avec les confrontations violentes, zadistes d'un côté, gendarmes mobiles de l'autre. Mais ce mardi matin, ce qui  aurait dû être un contrôle administratif banal a réveillé de mauvais souvenirs.

"Ils ont débarqué à plusieurs brigades vers 10h du matin." 

Greg ne comprend toujours pas le but de cette opération qui a eu lieu ce mardi matin et qui a duré deux heures sur la coopérative de Bellevue, à Notre-Dame-des-Landes. Une exploitation de bovins adossée à une filière bois.

Ils ont vu arriver des dizaines de gendarmes venus escorter des représentants de l'URSSAF et de la mutuelle agricole MSA. 

 

"Ils débarquent en mode cow-boy"

Avec son collègue Basile, ils ont l'habitude des contrôles administratifs, ils les acceptent pleinement. Lorsqu'il s'agit par exemple de contrôler le respect des règles édictées dans le cahier des charges bio, tout se passe normalement, comme sur n'importe quelle exploitation font-il valoir. Alors pourquoi un tel déploiement d'uniformes ?

Selon Basile, la réquisition signée de la procureur de la République de Saint-Nazaire était motivée par la recherche de "travail dissimulé et emploi de main d'œuvre irrégulière". Autrement dit, l'opération visait à établir la réalité de travail au noir et d'emploi de personnes en situation irrégulière sur la ferme de Bellevue.

"Il sont repartis bredouilles" constate Basile qui se demande bien ce qui motive cette opération. "Ils débarquent en mode cow-boy alors qu'on a établi une relation avec l'administration depuis trois ans pour un processus de régularisation. Ils ne sont même pas au courant des conventions, qu'on est inscrit à la MSA et à la chambre des métiers !"

"Leur but, c'est d'essayer de faire dégénérer la situation"

S'agit-il d'une dénonciation ? Peut-être, mais les deux hommes en sont convaincus, l'Etat cherche une nouvelle confrontation sur ces lieux où, pourtant, tout est en cours de régularisation. "On nous envoie des gens qui ne savent même pas quelle structure ils vont contrôler, disent-ils. Leur but, c'est d'essayer de faire dégénérer la situation, faire croire au public qu'on embauche des gens en situation irrégulière !"

Pas plus qu'à Nantes, on n'aide ici les gens en situation irrégulière, précisent les deux agriculteurs, pas plus que dans les écoles où des parents d'élèves donnent des cours de français à des migrants. Ce qui fut la ZAD de Notre-Dame-des-Landes veut garder cet état d'esprit fondé sur la solidarité. Mais aujourd'hui, on assure vouloir poursuivre dans le processus de régularisation avec tous les contrôles que cela implique mais sans nécessiter l'intervention du PSIG ou d'une brigade cynophile comme mardi matin.

Au parquet de Saint-Nazaire, il nous a été répondu qu'aucune communication ne serait faite sur cette opération. Même silence à la Préfecture qui ne souhaite pas commenter ce qui est "une opération judiciaire."

 

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