Interpellations d'écologistes et "dissolution" du mouvement Les Soulèvements de la terre : 16 militants arrêtés ce mardi 20 juin sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

Des perquisitions et arrestations ont eu lieu sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes depuis ce mardi matin 20 juin. Elles se sont faites dans le cadre de l'enquête sur l'action écologiste contre la cimenterie Lafarge en décembre dernier dans les Bouches-du-Rhône.

Des perquisitions et des arrestations ont eu lieu ce mardi 20 juin dès 6 heures du matin sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. 

16 personnes ont été interpellées selon l'une de nos sources sur place, confirmée par le parquet d'Aix-en- Provence en charge du dossier. Toutes ont été placées en garde à vue.

"Ces arrestations s'inscrivent dans une répression continue, notamment après une vague qui s'est déroulée le 5 juin et a donné lieu à des gardes de vues allant parfois jusqu'à 82 heures", estiment les militants des Soulèvements de la terre dans un communiqué, mais viser quelques personnes masque mal la réalité : c'est plus de 108 000 personnes qui ont signé l'appel "Nous sommes les Soulèvements de la Terre" début avril, qui en font partie et soutiennent le mouvement populaire de défense des terres et de l'eau.

Trois lieux de la ZAD ont été perquisitionnés tôt ce mardi matin. Étaient présents sur place une soixantaine de policiers et gendarmes, épaulés par un hélicoptère.

Ces interpellations sont en lien avec l'action menée en décembre dernier contre la cimenterie Lafarge à Bouc-Bel Air, dans les Bouches-du-Rhône. Les 16 interpellés sont soupçonnés de "dégradation en bande organisée par moyen dangereux", "dégradation en réunion" et "association de malfaiteurs.

La vidéo de l'opération de Bouc-Bel-Air, postée sur plusieurs sites militants, montre plusieurs dizaines de personnes en combinaisons blanches à capuche sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prennent à une caméra de surveillance à coups de marteau, à un tuyau à coups de hachette.

L'action avait été revendiquée par les Soulèvements de la terre.

 

La dissolution de SLT en cours

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a confirmé ce mardi la prochaine dissolution de l'association écologiste les Soulèvements de la terre (SLT) car "la cause climatique ne justifie pas qu'on aille caillasser des gendarmes sur un champ".

Cette dissolution sera présentée par Gérald Darmanin mercredi lors du prochain Conseil des ministres. Une dissolution compliqué juridiquement,car SLT est un groupement d'associations et de groupements. Un groupement de fait n'est pas formellement déclaré auprès des pouvoirs publics.

"Une dissolution très politique et particulièrement inquiétante réclamée directement au chef de l'Etat par l'agro-industrie et la FNSEA, estime SLT, le gouvernement se plie ainsi aux pressions du syndicat qui menaçait, en l'absence de dissolution, de s'en prendre violemment aux individus de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la terre". 

On ne dissout pas une association en fonction de ses idées, on la dissout parce qu'il y a des exactions ou de la mise en danger de la sécurité publique, c'est le cas ici.

Olivier Veran

Porte-parole du gouvernement

Les Soulèvements de la Terre ont, selon Olivier Veran, "fait montre de violence à Sainte-Soline (lors d'une manifestation contre une retenue géante d'eau pour l'irrigation, ndlr), en conviant des casseurs qui venaient de toute l'Europe avec des barres de métal, des boules de pétanque pour essayer de tuer des policiers".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait engagé la procédure de dissolution de l'association le 28 mars, quelques jours après ces violents affrontements.

La procédure a bougé la semaine dernière, après la détérioration notamment d'une exploitation maraîchère à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, près de Nantes, à l'occasion d'une manifestation itinérante contre l'exploitation du sable à des fins industrielles à Saint-Colomban, à l'appel notamment de SLT.

Les Soulèvements de la terre est un collectif hétéroclite d'associations, syndicats, groupements créé en janvier 2021 dans l'ex-ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. 

De source proche du dossier, le décret de dissolution serait présenté dès mercredi en conseil des ministres.

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