Pays de La Loire: faute de candidat, des entreprises choisissent de former de futurs salariés en interne

La région Pays de la Loire est celle qui, après la Bretagne bénéficie du plus bas taux de chômage : 6, 7% contre 8 au niveau national. Problème, les entreprises peinent à embaucher. Elles sont de plus en plus nombreuses à former elles-mêmes, en interne, de futurs potentiels employés. C'est le cas de Super U et de Bénéteau.

À la Chapelle-sur-Erdre, derrière l'étal de ce supermarché, le geste est rapide et délicat. Pourtant Damien ne se serait jamais imaginé poissonnier.

Il a suivi un cursus d'ingénieur puis a travaillé quelques années dans la restauration, mais le Covid lui a fait revoir ses plans et le voilà désormais inscrit au centre de formation de Super U.

L'enseigne s'est chargée de l'administratif, lui fournit des tutoriels en ligne et lui promet un CDI à l'issue de la formation, c'est ce qui l'a convaincu  de se tourner vers un métier qu'il percevait comme mal payé, peu valorisé, en poissonnerie donc.

Boulangerie, boucherie, une cinquantaine d'apprentis en France ont choisi le même cursus.

Former en interne pour inciter  des candidats à postuler est devenu une nécessité  pour le groupe, car un millier d'emplois sont à pourvoir. 

"On communique sur les réseaux sociaux mais effectivement on a cette problématique: on ne reçoit aucune candidature, or ca fait partie des rayons les plus importants des magasins" indique Guillaume Quihet, directeur d'un magasin

L'enseigne a créé il y a deux ans, son centre de formation d'apprentis CFA mais elle peine encore à trouver des candidats et les deux tiers des inscrits seulement iront jusqu'à l'embauche.

"Ils ne sont pas obligés de rester, mais c'est notre enjeu, notre ambition de faire en sorte qu'ils restent. C'est pour ça qu'on met en place des formations pour les fidéliser" explique Cécile Mériaux directrice de formation chez Super U

En Vendée, sur l'un des 9 sites français du groupe Bénéteau, presque tous les salariés sont issus de la formation interne.

Ici on fabrique l'équivalent d'un bateau par jour et la demande s'accroît après une forte baisse au début de la crise sanitaire. Les formations externes ne suffisent pas à répondre aux besoins.

300 postes sont à pourvoir en Vendée d'ici le mois de mars

" Faute de candidats issus des organismes, on recrute des gens qui ont de bons savoir-faire, de bons savoir-être c'est le plus important pour nous, qui sont curieux et ont envie d'apprendre, on les intègre, on les forme et on les amène au niveau de technicité de nos métiers" 

Menuisiers, peintres, mais aussi "drapeurs", stratifieurs, "gelcoateurs"... plus de 40 métiers interviennent dans la construction d'un bateau.

Julie Morin, aujourd'hui superviseur, a commencé comme intérimaire dans les métiers du composite. Elle, qui est arrivée au monde du nautisme par hasard a pu envisager d'y faire sa carrière. "Je suis assez fière de mon parcours, puisque j'ai démarré, je n'y connaissais absolument rien. On m'a donné ma chance, on m'a fait confiance, j'ai appris et aujourd'hui j'ai la chance d'être devenue quand même manager d'une équipe !"

Pour compléter ce reportage voyez l'entretien entre Virginie Charbonneau et Laurence Van Asten, directrice régionale du Conservatoire national des arts et métiers sur la problématique du recrutement des apprentis

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